> dimanche 7 mai 2006
Une journée déroutante
Par nat, dimanche 7 mai 2006 à 22:46 :: Coté Clair
C'est toujours comme ça, pour qu'une règle soit valide, il lui faut toujours une exception pour la valider. Eh bien, le fait que Paris est une ville dur à vivre où les gens font la gueule toute la journée et ne s'occupe que de leur propre sort a été, le temps d'une journée, réduit à néant. En effet, il y a des journée comme ça où l'on se demande si notre malêtre parisien n'est pas plus psychologique et pessimiste que justifié. Bien entendu, je vous rassure, je n'ai pas changé d'avis pour une seule journée où toutes les constantes se sont inversées. Mais j'avoue que c'était fort agréable de se sentir pour quelques heures dans une société civilisée et souriante, où la communication non hostile est possible.
Finalement, il n'en faudrait que peu pour rendre cette ville un tant soit peu plus vivable: un peu de bonne volonté, une chute de stress générale et des sdf plus polis et les parisiens respireraient. Ne croyez pas qu'il s'agit d'une utopie, c'est possible, il faut que les gens se prennent moins au sérieux, qu'il perçoivent que nous somme tous, d'un certain point de vue égaux (on est tous de chair et d'os, on pète tous, on va tous aux toilettes, on pue tous des esselles, on aime tous les gens souriants et la musique etc) et que ce ne sont pas des habits qui changeront cette donne. Il faudrait aussi être un peu moins parano et penser que même un sdf est une personne et que lui non plus ne cherche pas à se faire emmerder, mais cherche tout simplement à se démerder, quitte à nous emmerder un peu. Le problème c'est que la plupart sont des associaux rancuniers et jaloux qui nous pissent tous à la raie et ont donc décidé de nous pourir la vie et de nous insulter, qu'on donne ou non.
Des exmples concrets de ce que j'ai pu expérimenter dans cette journée hors du commun: des personnes qui s'entraident pour faire sortir plus facilement une poucette d'un bus ou descendre les escaliers avec, des jeunes qui laissent la place aux vieux, des traces de galanterie, des gens qui s'observent et se sourient plutot que de se faire une tête de 5 pieds de long etc. Je vois ce que vous allez dire, c'est du détail, et à ce rythme là, tous les provinciaux seraient toujours au paradis. Mais il faut savoir que c'est dans ce genre de détails (sans compter bien sur une nature plus présente et une simplicité plus répandue) que réside la qualité de vie de la province par rapport à la vie dans les métropoles.
Bref, je me demande si cette belle journée n'est pas à double tranchant: bien qu'elle soit agréable sur le moment, les réflexions qu'elle fait fleurir n'en sont que plus amères. Pourquoi dois-je savoir que la vie tranquile est possible à Paris si je ne dois y goûter qu'une fois tous les deux ans? Je pense que j'aurais préféré ne pas savoir, et être plus heureuse dans l'ignorance, comme le personnage à la fin de Candide de Voltaire.