> dimanche 7 mai 2006

Une journée déroutante

C'est toujours comme ça, pour qu'une règle soit valide, il lui faut toujours une exception pour la valider. Eh bien, le fait que Paris est une ville dur à vivre où les gens font la gueule toute la journée et ne s'occupe que de leur propre sort a été, le temps d'une journée, réduit à néant. En effet, il y a des journée comme ça où l'on se demande si notre malêtre parisien n'est pas plus psychologique et pessimiste que justifié. Bien entendu, je vous rassure, je n'ai pas changé d'avis pour une seule journée où toutes les constantes se sont inversées. Mais j'avoue que c'était fort agréable de se sentir pour quelques heures dans une société civilisée et souriante, où la communication non hostile est possible.

Finalement, il n'en faudrait que peu pour rendre cette ville un tant soit peu plus vivable: un peu de bonne volonté, une chute de stress générale et des sdf plus polis et les parisiens respireraient. Ne croyez pas qu'il s'agit d'une utopie, c'est possible, il faut que les gens se prennent moins au sérieux, qu'il perçoivent que nous somme tous, d'un certain point de vue égaux (on est tous de chair et d'os, on pète tous, on va tous aux toilettes, on pue tous des esselles, on aime tous les gens souriants et la musique etc) et que ce ne sont pas des habits qui changeront cette donne. Il faudrait aussi être un peu moins parano et penser que même un sdf est une personne et que lui non plus ne cherche pas à se faire emmerder, mais cherche tout simplement à se démerder, quitte à nous emmerder un peu. Le problème c'est que la plupart sont des associaux rancuniers et jaloux qui nous pissent tous à la raie et ont donc décidé de nous pourir la vie et de nous insulter, qu'on donne ou non.

Des exmples concrets de ce que j'ai pu expérimenter dans cette journée hors du commun: des personnes qui s'entraident pour faire sortir plus facilement une poucette d'un bus ou descendre les escaliers avec, des jeunes qui laissent la place aux vieux, des traces de galanterie, des gens qui s'observent et se sourient plutot que de se faire une tête de 5 pieds de long etc. Je vois ce que vous allez dire, c'est du détail, et à ce rythme là, tous les provinciaux seraient toujours au paradis. Mais il faut savoir que c'est dans ce genre de détails (sans compter bien sur une nature plus présente et une simplicité plus répandue) que réside la qualité de vie de la province par rapport à la vie dans les métropoles.

Bref, je me demande si cette belle journée n'est pas à double tranchant: bien qu'elle soit agréable sur le moment, les réflexions qu'elle fait fleurir n'en sont que plus amères. Pourquoi dois-je savoir que la vie tranquile est possible à Paris si je ne dois y goûter qu'une fois tous les deux ans? Je pense que j'aurais préféré ne pas savoir, et être plus heureuse dans l'ignorance, comme le personnage à la fin de Candide de Voltaire.

Norbert

on savait pas c'était quoi

saviez-vous que le bronx n'existe pas qu'à New York?

Et oui, c'est un scoop, je n'ai pas eu à traverser l'atlantique pour savoir quelle impression ça fait de faire un tour dans le bronx; je n'ai ni même eut besoins de changer mon itinéraire routinier pour le voir, puisqu'il s'est trouvé sur la mon trajet pour aller à la fac. En effet, alors que j'arrive à St Denis Université, terminus de la ligne 13, j'entend, malgré la musique qui va à un volume respectable dans mes écouteurs, un vacarme pas possible qui m'a rappellé la techno-parade ou la gay pride. J'hallucine, tout en cherchant la source de cette calamité auditive. J'aperçois qu'un camion, dont la remorque est transformée en terrain de basket ball se trouve au beau milieu de la place devant l'entrée de la fac de St Denis. A l'intérieur de celui-ci, deux trois personnes qui font des paniers, et un pseudo dj qui fait pêter du R&B, du rap et du Hip hop pour mon plus grand plaisir. Au pied du camion, une horde de jeunes comme je les adore s'entasse afin de voir, si je ne me trompe, deux gars faire une démonstration de break danse. Je vois, une fois dans le bus qui passe plus près du camion, qu'il s'agit en fait d'une simple action publicitaire pour Reebok, mais d'une ampleur impressionnante par rapport à la traditionnelle distribution d'échantillons gratuits, de bons de réductions ou tout simplement de flyers.



Bref, tout ça pour de la pub, je me suis dis que Reebok devait vraiment avoir faim de fric pour en jetter autant pour ça. J'ai aussi haluciné de cette situation, je ne me croyais réellement plus en france, et bien que cette sensation me soit habituelle depuis que j'étudie dans le 93, je dois dire que la sensation a atteint ce jour là son comble.

le regard de la lesb

Vous l'aurez sans doute compris, j'ai un penchant lesbienne qui n'est pas négligeable, bien que je n'ai jamais eu l'occasion de concrétiser avec une femme. Cela reste donc de l'ordre du fantasme. ça n'empêche que pour la première fois, j'ai eu un contact ouvert de la part d'une lesbienne, et très mignone avec ça! Voilà l'histoire: je suis sur le quai du métro, quand un couple de lesbiennes passe devant moi; la fille qui tient l'autre par les épaules, comme le font souvent les amoureux, me regarde par dessus l'épaule de sa copine (je sais que c'est pas cool pour l'autre, mais bon, je suis bien la première à regarder les autres, malgré le fait que je suis amoureuse de mon homme; ceci dit, la nuance c'est que je lui fait partager les bons plans quand il s'agit de filles, pour le plus grand plaisir de ses yeux) avec un air qui ne laisserait personne froid, surtout pas moi. Flatée, ma soirée finit avec un sourire au lèvres à l'idée de cette coquine interaction occulaire. ça me laisse l'espoir que si un jour les choses tournent mal avec mon copain (attention, pas d'amalgames, je ne dis pas pour autant que j'espère que ça tourne au vinaigre...) je pourrais peut-être enfin voir si oui ou non je suis réellement attirée par les femmes.

vortex