> mercredi 8 août 2007

Les hauts-le-coeur du hurlevent

Décidemment, mes tentatives pour m'intéresser aux vieux films n'est pas ce qu'on pourrait appeler une réussite. On s'imagine trouver un classique digne de ce nom, une histoire d'amour digne de ce nom, et on finit par perdre 1h45 à se faire chier et à regarder combien de temps il reste. Car enfin, si on a déjà visionné la moitié, ça serait vraiment dommage de ne pas pouvoir se targuer au moins d'avoir vu ce navet en entier. Je sais, je fais tout le contraire de ce que je conseille, mais la vie est ainsi faite. De plus, c'est bien de circonstance.

Kathy est une indécise de première catégorie dans son genre : elle aime et elle méprise, tantôt elle est simple et rêveuse, tantôt elle est une orgueilleuse pouffiasse qui ne pense qu'à se parer de bijoux et de soie, bref, elle ne sait pas ce qu'elle veut ni ce qu'elle est. Fausse et vile, elle nous trimballe au gré de ces humeurs pendant ces presque deux heures qui ne nous émeuvent pas. Si Heathcliff (Laurence Olivier) se donne beaucoup de mal, il n'en reste pas moins plongé dans le cliché et les phrases toutes faites. Bien entendu, les clichés doivent se faire quelque part, mais Singing in the rain est plein de cliché, et il fait rêver, contrairement à cette soupe épaisse de sentiments préfabriqués.

Je n'ai pas lu le roman, que je suis certaine d'être de meilleure qualité que le film, mais j'ai bien peur que son unique oeuvre ne soit moindre en comparaison avec celles de sa soeur Charlotte.

Comme quoi, il ne suffit pas de se fier aux acteurs qui jouent dans un film et à sa renommée pour en juger la qualité. Un film soporifique à éviter si vous n'êtes pas de ces bons publique dont le jugement est biaisé par la voix de la majorité.

> lundi 6 août 2007

Une biographie moins ennuyeuse qu'on ne le croirait

Réputé comme étant le meilleur ingénieur de son temps, Sébastien le Prestre de Vauban, petit noble désargenté du Morvan, gravira les échelons militaires grâce au génie de son compas. Poliorcète plus que soldat, il se fait remarquer par Mazarin, puis par Colbert et Louis XIV qui le gratifiera de sa totale confiance. Dâ??ingénieur ordinaire du roi, il deviendra commissaire général des fortifications, et finira Maréchal de France, pour le pire et pour le meilleur. Amèrement écarté des champs de bataille, lâ??ingénieur sâ??éfface derrière le philosophe et lâ??économiste qui sont en lui. Toujours préoccupé par les dépenses (quâ??il juge abusives et inutiles) du royaume, ses soucis pour lâ??économie ne sont pas nouveaux. Bien que fervent royaliste, il sâ??oppose régulièrement aux décisions du roi, et propose des alternatives soucieuses dâ??allier lâ??intérêt de lâ??Etat à celui de ses sujets. Sâ??il marque un vif désaccord quant à la révocation de lâ??Edit de Nantes, ou sâ??il propose un système dâ??imposition plus égalitaire, câ??est toujours dans lâ??optique dâ??améliorer les dépenses. Bâtisseur de forteresses au pouvoir dissuasif impressionnant, Vauban laisse un héritage en poliorcétique et en architecture militaire que Napoléon exploitera encore un siècle plus tard.

Luc Mary dresse un portrait simple mais complet de ce stratège humaniste. Révélatrice de la loyauté de Vauban à Louis XVI, cette biographie est aussi, en quelque sorte, lâ??histoire des guerres menées par le roi Soleil, ainsi que de lâ??évolution des techniques de fortification et dâ??assaut apportées par Vauban. Portrait dâ??un homme et de son siècle, lâ??ouvrage de Luc Mary est un livre dâ??histoire qui mêle ingénieusement structure thématique et chronologie, offrant ainsi une lecture à la fois instructive et plaisante.

Vauban, le maître des forteresses de Luc Mary

Edition lâ??Archipel

Prix : 18.95 â?¬

Paul Emile Victor, voyage(s) dâ??un humaniste

Entre carnet de voyage et livre dâ??art, cet album de dessins choisis du célèbre ethnologue Paul Emile Victor est un hommage postum de sa fille Daphné à lâ??artiste involontaire quâ??était son père. Sâ??il était un scientifique en mission sur le terrain, il était aussi et avant tout un homme sensible à la rencontre dâ??autres hommes, dont les modes de vie et la simplicité lâ??ont touché, et au sein desquels il se sentait chez lui. Déçu par les occidentaux et leur attitude destructrice, il cherche constamment à sâ??isoler. Du Groenland, à la Martinique, en passant par le Maroc, Terre Adélie et Bora Bora, où il finira ses jours avec sa seconde femme, ce voyageur passionné dessine les paysages et personnes qui lâ??entourent. Son trait simple, presque enfantin parfois, mais expressif, capte en quelques lignes, dans une démarche ethnologique, les caractéristiques de chaque peuple. Puis vient le choix de ce quâ??il veut ou non dessiner, et de comment mettre ou non en couleur ses sujets, et câ??est là que le scientifique fait place à lâ??artiste, qui invente, en toute désinvolture, ses propres courants artistiques, et ses doudlinges (griffonnages). La vivacité du trait rappelle tantôt les personnages caricaturés et déformés de Toulouse Lautrec, tantôt les tableaux abstraits de Juan Miro. Pour ce qui est des paysages, qui prennent des couleurs avec le temps, quand il sâ??agit de banquises, une figuration très neutre est de mise, ne manquant pas de rappeler la sobriété des estampes japonaises, contrairement aux paysages tropicaux, qui varient de la figuration suggestive et colorée à lâ??abstraction, à travers une cacophonie de formes et de couleurs.

Ce recueil de dessin est aussi un portrait de vie : lâ??histoire dâ??un homme solitaire pour qui le retranchement est salvateur et le besoins dâ??être utile est vital. On observe que plus on approche de la fin, plus il vieilli, et donc, moins il voyage pour son travail, et plus les dessins deviennent abstraits, et se complexifient. Les portraits et paysages de sa jeunesse font place à des Å?uvres psychédéliques et philosophiques, fruits dâ??une réflexion souvent cynique sur la vision occidentale du monde, ou de fantasmagories colorées.

Les extraits de carnets de voyages ou dâ??ouvrages de Paul Emile Victor, ainsi que les textes de Daphné viennent compléter les images, et nous les rendre plus concrètes. Ce livre émeut tout dâ??abord par la vision poétique du quotidien dâ??un nomade à la fois désabusé et rêveur, puis touche par le caractère confessionnel de cet ouvrage. Daphné Victor livre ici la vie de son père, sa vision des choses et ses sentiments les plus intimes au cours de ses nombreux périples ; partage dâ??une expérience scientifique et dâ??une sensibilité profondément humaine, où le lecteur se sent happé par une jolie série dâ??anecdotes familiales. Un régal.



Paul Emile Victor, voyage(s) dâ??un humaniste De Daphné et Paul Emile Victor

Editions Ouest-France

Collection Peinture

Prix : 30 â?¬

Darfour, ouvrage à ne pas manquer

Si cet ouvrage peut paraître déprimant, à première vue, par son lien avec le conflit dramatique qui touche actuellement cette région du Soudan, il émerveille rapidement par son humanité, et se révèle être un véritable hymne à la vie. Hymne à un peuple opprimé et malgré tout combatif, qui attaque après attaque, famine après famine et deuil après deuil, sâ??accroche à un espoir sans cesse frappé mais toujours régénéré.

Ce témoignage épistolaire, vision dâ??une civile européenne plongée au cÅ?ur dâ??un territoire meurtri et sous développé, est aussi un recueil de sentiments poignants de simplicité, révélateur de la sensation intense de vie qui naît paradoxalement dans un contexte où la pauvreté et la mort font leitmotiv. Portrait dâ??un conflit, vu des camps de réfugiés, dâ??une humanitaire pour Action contre le Faim qui découvre le « métier », mais aussi et surtout du quotidien du Darfour, entre détresse et bonheur simple, dans un régime islamique autoritaire où les libertés individuelles sont encore un rêve lointain. Stéphanie Rivoal nous livre ici un tableau attendrissant du Darfour quâ??elle interprète. Au fil des pages, les jolis textes empreints de sincérité sâ??illuminent de photos à la fois poétiques et vraies, dénuées du pathos larmoyant et moralisateur qui vient généralement dégrader ce genre de « reportages » photographiques. Câ??est ici le regard pure dâ??une femme européenne jetée dans une guerre civile africaine compliquée et désolante, et qui est frappée par la marrée de sourire francs quâ??elle rencontre, qui se dessinent sur le visages dâ??enfants comme dâ??adultes, pourtant agressés par les cruelles réalités de la vie. Si le drame de la situation ne peut quâ??être illustré dans cet ouvrage, il nâ??en manque pas moins dâ??un humour touchant, dû à la confrontation du plus horrible et du plus beau, du plus grave et du plus léger, et naturellement, au choc de cultures, dâ??un observateur européen au Darfour.

Un livre émouvant et étonnant, qui fait prendre conscience dâ??une situation politique déjà bien couverte par les médias, sous un regard plus humain. On note un clin dâ??Å?il efficace grâce à la correspondance avec les amies parisiennes de lâ??auteur, qui donne du recul au discours et fait écho avec le lecteur/spectateur qui se retrouve dans cette vision « moderne », et peut dâ??autant plus se rendre compte du poids de la situation darfourienne, sans pour autant se sentir accusé dâ??indifférence. Pour son premier ouvrage, Stéphanie Rivoal, anciennement banquière dâ??affaires à Londres, reconvertie à la photographie, sâ??impose avec brio, en éditant le premier et seul livres sur la question du Darfour à ce jour, et en rapportant un témoignage sensible et unique sur des régions qui sont aujourdâ??hui parfois inaccessibles. A lire absolument !

Darfour De Stéphanie Rivoal

Editions le cherche midi

Prix : 30 â?¬

Sur chaque exemplaire vendu, 1 � est reversé à Action contre la Faim.

		

Coeurs perdus, bonjour les dégâts...

Sorti le 06 Juin 2007



Réalisé par Todd Robinson

Film américain avec John Travolta, James Gandolfini, Salma Hayek et Jared Leto

D'après une histoire vraie

Ce drame policier des années quarante est un bon premier film, mais un remake ennuyeux. L'histoire du célèbre couple de tueurs Ray Fernandez et Martha Beck a déjà inspiré Les tueurs de la lune de miel à Léonard Kastle en 1970, et le brillant Carmin profond à Arthuro Rip-stein en 1997. Todd Robinson retrace ici l'histoire vraie de son grand-père (interprété par John Travolta) qui enquêtait à l'époque sur l'affaire.

Ray est un charmeur qui passe par le courrier du coeur pour trouver de jeunes femmes à dépouiller. Le jour où il tombe sur Martha, qui par sa beauté et sa capacité de manipulatrice devient sa complice, ses arnaques tournent vite aux meurtres en série. L'inspecteur Elmer C. Robinson se cloître, depuis le suicide inattendu de sa femme, derrière du travail de bureau, jusqu'à ce qu'une affaire attire son attention et devienne son obsession : une femme est retrouvée morte dans des circonstances qui ne manquent pas de lui rappeler sa femme. Alors que tout indique un suicide, notre inspecteur désabusé va se lancer à la poursuite des amants sanguinaires, et de réponses à ses propres tourments.

Si les décors et les costumes sont très soignés et que le cadrage est correct, bien que très académique, le scénario, les dialogues et les personnages manquent d'originalité et de corps. Tous les clichés des films noirs se succèdent : de la femme fatale machiavélique et l'amant dominé au flic déprimé, en passant par les phrases toutes faites et la loyauté du coéquipier, on a l'impression d'assister à une imitation ratée du Dahlia Noir. Salma Hayek et Jared Leto sont sincères dans leur jeu, mais sont handicapés par des personnages caricaturaux et des dialogues sans résonnance. John Travolta est d'une molesse déconcertante et James Gandolfini s'enferme dans son personnage des Sopranos. Au final, aucun des personnages principaux ne nous touche et la conclusion de l'histoire nous est indifférente. Seuls les touches d'humour noir, le méticuleux travail sur l'esthétique des images et des décors, et le chapelet de célébrités hollywoodiennes parviennent à donner de l'intérêt et surtout de la crédibilité à ce coup d'essai de Todd Robinson. On soulignera une mise en question de la peine de mort qui aurait été intéressante si elle avait réellement été exploitée.

Ce film a une histoire qui tient la route, des bons acteurs pour les incarner et un réalisateur soigneux mais qui manque dâ??expérience. Un cocktail encourageant pour lâ??avenir mais qui nâ??est pas à la hauteur pour le moment ; dommage.

Buika, un mélange culturel subtil pour un jazz espagnol enivrant

Auteur compositeur autodidacte, Concha Buika nous livre dans son premier album en solo Mi niña Lola un savoureux mélange de jazz, de flamenco, et de blues, le tout avec des airs de wassoulou de l'Ouest Africain. Cette jeune femme dâ??origine Guinéenne, né à Palma de Majorque et élevée auprès de gitans a su combiner avec amour et talent lâ??ensemble de ses influences, pour créer un nouveau genre fusionnel dâ??une musique qui lui est propre.

Concha Buika confirme ici tous ses talents. Alors que petite fille déjà elle se faisait remarquer par ses talents musicaux, ce nâ??est que lors dâ??un concert à Londres de Pat Metheny que sa vie, jusquâ??alors dédiée à lâ??interprétariat, prend son vrai tournant musical. Commencent dès lors les concerts avec des groupes locaux, puis des groupes américains pour finir par des représentations dans des casinos de Las Vegas et ce petit bijoux quâ??est ce premier album.

Sa voix éraillée nous envoûte et nous entraîne dans un voyage entre Afrique, Andalousie, et Etats-Unis. Sa musique invite au rêve. Accompagnée par la guitare piquante et sensuelle de Niño Josele, lâ??un des guitaristes de flamenco les plus reconnu de sa génération, le mélange des musiques latines et américaines nous plonge dans une musique espagnole moderne et métissée. Chaque instrument apporte une influence différente, et la voix se mue au gré des influences : si le piano rappelle tantôt le jazz cubain, tantôt le tango argentin, la guitare nous lance sur les traces des gitans et de leur fier flamenco, et les percussions nous plongent au cÅ?ur de lâ??amérique latine, où salsa et jazz cubain se disputent la première place, avant que la contrebasse, la batterie et la trompette nous emmènent dans les clubs de jazz new yorkais. Un voyage musical pour un bouquet réussit dâ??influences diverses, avec pour seul repère la voix constante et rapeuse de Buika, entre chant flamenco et héritage africain, que les cÅ?urs viennent nous rappeler au fil des notes. Un album qui sâ??écoute tranquillement installé à lâ??ombre dâ??un palmier ou dans un fauteuil confortable, en dégustant un bon verre de vin. A consommer sans modération et avec délectation.

> lundi 16 avril 2007

Grease

Il n'y a que six mots qui peuvent qualifier ce film qui pourtant est devenu culte : soit "bonjour les dégâts", soit, si l'on est plus tolérant, "coup de vieux". Dans les deux cas, on est déçu par une image très naïve d'une amérique en latex et en gel qui nous donne des nausées. Il y a tout dans ce bouquet pour nous écoeurer : les fast food, les crooners ratés (on est loin de Dean Martin et Franck Sinatra), les jeunes premières bien catholiques et prudes, et au contraire, les jeunes femmes libérées aux airs de trizomiques. La cerise sur le gâteau? Des chansons pour la plupart niaises (sauf à la rigueur celle qui a fait le succès du film) et un Travolta dont la démarche prète au rire. Peut être est-ce l'intention du réalisateur, de faire rire, mais c'est bien simpliste et surtout très peu crédible. Cette chronique adolescantine (jouée par des acteurs qui ont quitté le lycée il y a 8 ans) où John Travolta est tantôt un romantique lover et tantôt un caïd "beau gosse" d'un clan de puceaux obsédés est quelque peu tiré par les cheveux. Bref, une heure quarante cinq d'ennui, même pas bon pour une dimanche après-midi. Il faut croire que la culture générale n'a pas toujours que du bon...

> lundi 19 mars 2007

Singing in the rain

Je sais, il est honteux de ne voir ce classique qu'à 22 ans, mais que voulez-vous, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une certaines rétissance à regarder des vieux films, même quand tout le monde les dit brillants. Mais finalement, plus j'en vois, plus je veux en voir, comme si le charme de la simplicité de ces vieux films était plus ravigorante que les effets spéciaux et les refléxions profondes des films actuels. Bref, toujours est-il que celui-là m'a spécialement éblouit: d'une il y a des chorégraphie de step danse, chose dont je suis très fan. De deux, ces vieilles romances sont vraiment utopiques, mais c'est pour ça qu'on les aime autant, parce qu'elle ne sont pas supposées être réalisables, elles admettent qu'elles sont là pour vous faire rêver, et elles y arrivent d'ailleurs très bien. Enfin, j'ai découvert qu'il a bien d'autres chansons qui ont été connues en plus, bien entendu, de "singing in the rain". J'ai découvert que "You were ment for me" et "Good morning, good morning" (je dit ces titres au hasard, mais c'est le nom que je leur donnerais instictivement) sont également tiré de ce film. J'ai d'ailleurs souvent vu la comédie romantique " l'objet de mon affection" avec Jenifer Aniston et Paul Rudd, où ils prennent des cours de danse justement sur "You were ment for me", et où la chorégraphie qu'ils apprennent est justement assez similiaire à celle du film original. Ca m'a donc frappé de voir mon manque de culture à ne pas savoir d'où c'était tiré. Toujours est-il que ce film m'a vraiment bien plu, qu'il a dessiné un large sourire sur mon visage. Il n'a pas pris une ride et je le conseille en cure de joie, comme je recommanderait "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain". Je pense donc continuer sur ma lancée, et regarder davantage de vieux films. Prochain sur la liste: Grease. Oui, oui, je sais, encore un classique, shame en me... :)

> mardi 20 février 2007

Le cauchemar de Darwin

J'ai récemment vu le documentaire "Le cauchemar de Darwin", et je dois avouer que je l'ai trouvé saisissant de simplicité, et d'autant plus dur de par ce fait. Pendant une heure et 45 minutes, les reporters suivent quelques personnes vivant ou travaillant autour du lac victoria en Tanzanie. Là, à Mwanza, petite bourgade du bord du lac, le poisson est supposé être l'élément bienfaiteur venu du ciel pour sauver ces malheureux et donner de l'emploi au riverains, sachant que la Perche a été implantée dans le lac par mégarde et à éradiqué toutes les autres espèces qui maintenaient l'équilibre de cet écosystème. Mais le doute s'immisce peu à peu. Au départ, on suit quelques pêcheurs, des industriels liés à la préparation du poisson pour l'exportation, les veuves des pêcheurs, leurs orphelins, et un gardien de l'institut de recherche lié au poisson que l'on verra régulièrement jusqu'à la fin. Les femmes se prostituent pour survivre si elles ne parviennent pas à trouver un emploi lié au poisson, les enfants, éclopés, drogués au polystirène fondu, et affamés, vivent dans la rue selon la loi de la jungle. Les hommes meurent à la pêche ou s'y consacrent pour nourrir leur famille. Les industriels et les pilotes se font du beurre, et semblent être les seules rares personnes à vivre dans des conditions que nous qualifierions de "normales". Les pilotes russes sont de gros pleins de soupe qui transportent le poisson en Europe tous les jours et se payent des putes locales. Il sont passés par l'Irak, l'Angola, le Zaire et d'autre pays parmi lesquels sont situés les confilts les plus sanglants du monde. Quand on leur pose la question de leur cargaison à l'aller vers l'Afrique, ils sont évasifs et balbutient qu'ils ne savent pas ce qu'ils transportent.

C'est là que l'on comprend que le but de ce reportage n'est pas seulement de témoigner de la précarité du peuple de cette région de Tanzanie, qui sans doute reflète toutes les régions centre africaines, mais bien de dénoncer le traffic d'armes illégal entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Entre les scènes où les gens ennoncent, dans la plus pure simplicité, les malheurs qui les ont frappés et continuent malgré tout d'affirmer que leur vie est bonne, et les scènes où les autorités locales frappent à coups de poing des enfants à peine âgés de dix ans, ce reportage demande un estomac solide et une sensibilité modérée.

Je vous conseille donc, si vous avez l'occasion au passage de visionner ce documentaire qui en dit long sans avoir recours à l'éternelle mise en scène destinée à nous appitoyer, de le visionner. Ici, nul besoin de mise en scène, la vérité est bien assez criante par elle-même... Je n'en dis pas plus.

> lundi 19 février 2007

Le bistrot d'Henri

Nous sommes allé hier midi nous restaurer dans un petit bistrot aux airs de bouchon lyonnais, dans les petites rues étroites proches de St Sulpice, plus précisemment la rue princesse. Ce n'est pas déçus que nous avons quitté l'établissement plus tard dans l'après-midi. En effet, mieux vaut réserver, surtout le week end, car le bistrot est éxigüe et les clients nombreux. Pas étonnant car le décor est à la fois simple et chaleureux, le service sincère et accueillant et les mets de qualité et généreusement servis. Le patron, un trentenaire à la panse bien remplie, au sourire et à le verbe facile, est un petit bonhomme mi parisien mi annécien qui vous accueille comme des invités. Une petite maison très sympathique dont vous sortirez à prix raisonnables et satisfaits.

Un adresse que je vous conseille donc vivement si vous êtes de ceux qui aiment les bistrots sans prétentions ni manières, où l'on se gloutonne à souhaits à prix modérés (20 euros par personne avec le vin) dans un des quartiers les plus sympas de paris. Bonne dégustation!

Le bistrot d'Henri, 16 rue princesse, 75006 Paris, Tel : 01 46 33 51 12, Fax : 01 40 46 02 17

Chez Clément

Nous avons attérit il y a quelques soirs dans la chaîne haut de gamme de restaurants "Chez Clément", boulevard beaumarchais. Alors que je partais un peu méfiante, cette brasserie me rapellant le premier restaurant où j'ai travaillé en tant que commis de salle, je me suis vite rendue compte que j'étais dans l'erreur. En effet, à peine quelques minutes que nous étions entrés qu'on nous installe à une table isolée du reste du restaurant, une sorte de salle vip. Puis les serveurs se montrent tous plus intentionnés les uns que les autres. Seulement quelques minutes après la prise de commande, les entrées sont servies: du feuilleté au chèvre et miel, aux raviolles de crabes à la sauce aux champignons, en passant par les huitres, tout était frais, savoureux et rafiné. Puis vinrent les plats, un peu plus longs à venir mais tout aussi satisfaisants. Mon magret de canard était légèrement gras, mais la viande était tendre, la sauce onctueuse et exquise, le tout sans être écoeurant. Bref, nous avons tous été satisfaits. Mais c'est à la fin que les surprises les plus hors du commun sont survenues: le garçon nous apporte la note, et se rend compte qu'il a oublié de facturer les deux pots de vin. Il dit que ce n'est pas grave, donc, qu'il les offre. Puis nous payons et restons discuter quelques minutes. Là notre garçon et un de ces collègues nous interprètent un squetche sur comment servir bien, et une offre de champagne est lancée par l'un d'eux au milieu de la prestation. Bien entendu, nous le prenons à la légère, en accord avec le ton, mais c'est là que le jeune homme arrive avec 5 verres de champagne (contenance d'une demi coupe de champagne chacun) et nous dit: " non, restez-là, quand je dis que j'offre le champagne, je ne parle pas à la légère" alors que nous étions sur notre chemin vers la sortie. Nous nous sommes donc réinstallés pour siroter ces brevages avant de partir, l'estomac bien rempli et le sourire aux lèvres. Les serveurs y ont gagné plus de pourboires... :)

Bref, une bonne adresse, en tout cas pour le restaurant du boulevard beaumarchais.

> jeudi 1 février 2007

Le caveau de la Huchette

Jamais je n'aurais cru expérimenter le bonheur de vous "dévoiler" (l'établissement n'étant pas inconnu des différents guides de sorties) l'adresse d'un club de jazz parisien digne de ce nom. Depuis mon départ de Lyon, je n'ai pu trouver un équivalent à notre fétiche club de jazz, le Hot Club, situé rue lanterne dans le 1er ou 2ème arrondissement de Lyon. Cette petite cave pleine de caractère s'est enfin trouvée une petite soeur: le caveau de la Huchette, situé rue de la Huchette, dans le 5ème arrondissement, en plein coeur de St Michel, proche de Notre Dame de Paris. Certes, au caveau, je n'ai pu retrouver le petit comptoir bon marché où la simplicité était de mise (bières: une blonde, une rousse, une brune; vin: un blanc, un rouge; softs: coca, eau) et où le barman avait des airs de Woody Allen. Cependant, j'ai retrouvé un barman âgé et sympathique, des gens sans sophistication et passionnés de cette musique unique et de l'univers vaporeux qui semble la mettre en scène. Car c'est bien d'une mise en scène qu'il s'agit dans les clubs de jazz. Je me plais souvent à imaginer les femmes en robes à ceinture haute et aux tissus légers pliées à la manière des soufflets, la coiffure frisée au fer et aux bigoudis, parées de long gants et de chaussure assorties, et les hommes en costume avec la cravate déssérrée, laissant apparaître les premiers poils de leur torse derrière les boutons ouverts du haut de leur chemise, et un veston de flanelle, le chapeau melon ou de feutre mou vissé sur la tête, alors qu'une cigarette s'accroche à leur lèvres et que leur visage exprime la fièreté de l'amateur de jazz ou du bon danseur. Une époque révolue qui semble ne manquer que de la mode vestimentaire et d'une sonorisation plus ancienne pour renaître dans ces caves feutrées où s'enfoncent les amateurs et musiciens, pour partager un moment de plaisir dans une franchise déguisée, mi-figue mi-raisin.

Bref, un club au décor fidèle aux clubs d'antan, au personnel accueillant et carismatique et à prix raisonnable puisque l'entrée varie de 9 à 13 euros. Les boissons sont en revanche le principal revenu de l'établissement qui propose une carte variée mais onéreuse. Tant pis, Paris est toujours chère ou presque, d'autant plus quand on fréquente des établissement de ce type qui, sans compter leur renommée, sont cher pour la catégorie à laquelle ils appartiennent. Des cours de danse y sont proposés, et la piste de danse est régulièrement à disposition des clients. Une adresse comme je les apprécie et où je vous encourage à aller voyager à l'occasion d'une balade à St Michel, si vous êtes de la tribu jazz.

> mardi 28 novembre 2006

Seinfeld

Je continue sur ma foulée de Black books pour vous parler de Seinfeld, une autre de mes séries fétiches. D'un ton bien plus subtile cette fois, mais pas pour autant moins drôle, cette critique de la société américaine (et plus largement occidentale je dirais) repose sur une très légère exagération de faits quotidiens pour frapper. Résultat? 20/20 pour cette série qui a duré 9 ans et qui n'a jamais perdu son souffle (les deux derniers épisodes mis à part). C'est l'histoire de quatres new yorkais. Il n'y a rien à dire de plus puisqu'on ne fait que suivre les péripéties modérées de leurs vies: visite des parents, qui pro quos, sarcasmes, prises de têtes inutiles, complexes et autres incompréhensions sont les bases des gags.

Jerry Seinfeld (son vrai nom de comédien) joue son propre rôle: un comique qui parle de situations amusantes du quotidien. Son ex petite amie, Elaine, est une petite bonne femme caractérielle et culottée, prête à tout pour avoir ce qu'elle veut. George, le looser incontestable de la série est le petit gros chauve qui vit chez ces parents et ne manque pas une occasion de se ridiculiser, de foirer des occasions ou d'être tout simplement la victime involontaire de tel ou tel évènement. Enfin, Kramer est l'excentrique de la troupe: voisin de Jerry depuis des années, et plutôt hermite, il n'a ni emploi, ni vie sociale (du moins au départ), ni famille (même chose) mais s'en sort toujours plus ou moins bien. Bien qu'étrange, il a des idées de génie et un vocabulaire plutôt rafiné. Très apprécié pour son jeu fulgurant, il est le chouchou des spectateurs. Pour ce qui est de Jerry, il est très sarcastique et plutôt associal. Il repère toujours le petit truc marrant, ridicule ou ironique des situations.

A première vue, rien d'allèchant, mais vraiment, cette série est un petit bijou. Légèrement vieilli au niveau des décors et costumes, il n'a pour autant pas pris une ride au niveau de l'humour. A voir en VO absolument, car la VF est desastreuse.

black books

Pour les personnes qui apprécient l'humour anglais bien gras, piquant de sarcasme et truffé d'absurde, vous ne serez pas déçues par Black Books. La première saison sortie en 2000 fit un tabac sur channel 4. Perso, j'ai connu cette série grâce à canal + qui en diffusait quelques épisodes en VO à des heures tardives. Je n'ai jamais vu la version française, mais je n'ose pas imaginer le résultat, vu la subtilité des gags. Le niveau d'anglais est assez élevé (si vous pouvez regarder friends en VO ce n'est pas pour autant que vous comprendrez tout dans black books), moi même je ne comprends pas toujours tout, mais la rigolade est assurée.

Il s'agit d'un libraire irlandais établit à Londres, Bernard Black et dont la librairie donne son nom à la série. Entouré des deux seules personnes qui le tolèrent, Fran et Manny, Bernard fait preuve de paresse, de sarcasme, d'associabilité et de mépris vis à vis de tout et de tous. Manny est le personnage bien excentrique du groupe, qui introduit les gags les plus absurdes made in England, et Fran, contrairement aux apparences, n'apporte pas vraiment une touche féminine à proprement parler, puisqu'elle accompagne voir encourage volontier Bernard à boire du vin et à fumer jusqu'à l'orgie. Toutefois, elle n'est pas bourrée en permanence comme Bernard. Bref, un trio de choc pour se marrer un bon coup et se changer des séries américaines édulcorées.

> lundi 13 novembre 2006

subway

Pour ceux qui abusent du fast food et qui commencent à être blasés et complexés, je leur conseille vivement subway. Chaîne présente dans les principales villes de France, originaire des pays scandinaves (Suède je crois), elle vous propose une sélection de sandwishs variés et délicieux, le tout avec des produits très frais et pas spécialement gras, sauf quelques sandwishs comme le "meat ball" par exemple.

Végétariens et viandards y trouveront leur compte, avec en prime le choix du pain (parmesan et origan; miel avoine; nature, complet etc) et des garnitures (fromage, salade, oignons, olives noires et vertes, piment, concombre et j'en passe). Bref, des sandwishs à la carte, avec pour quelque euros de plus le menu (environ 8 euros) avec chips ou cookie, et selon le magasin boisson de 75cl ou à volonté. Vous avez le choix entre un demi pain ou un pain entier (respectivement 15 et 30 centimètres) voir même à des mètres de sandwish pour des occasions spéciales (soirées). Rare, mais gourmand, le subway est le fast food le plus clean, le plus diététique et savoureux pour autant. Enfin, cerise sur le gâteau, tout est fait devant vous. Vous pourrez donc juger de la fraîcheur des produits.

Pour ceux que je connais: Lyon, place des terreaux; Paris, rue de la roquette (proche bastille) et quais en face de Notre Dame; Angers, place où il y a de grands magasins dans un bâtiment neuf dans le centre (proche magasin printemps si mes souvenirs sont bons).

Il ne vous reste plus qu'à aller tester :) Bon appétit

vortex