> mardi 10 juillet 2007

mélancolie dans le train

Heureux sont les voyageurs improvisés. Une journée de relâche, de retranchement loin de la capitale. Une sensation de pureté et de paix qui vous allège de quelques grammes de stress et de monotomnie. Mais la fin du voyage se profile déjà, et la mélancolie qu'elle amène avec elle. Car ces voyages en train nous donnent à voir ce que nous n'avons pas l'occasion, la chance de pouvoir cotoyer au jour le jour : le vert, le vent, les rivières, la nature, toutes ces simplicités dont le citadin s'est plus ou moins naturellement détâché, et qu'il a sacrifié sans même s'en rendre compte et donc sans s'en lamenter. Triste aveugelement que celui dans lequel se conforte le citadin.

Vu du tgv, une striée de nuages légers semble nous suivre, où plutôt devrais-je dire que le train semble les pourchasser, comme pour ne pas laisser s'évader les derniers témoins de ma journée d'escapade. On se croirait dans un vieux décor de théâtre où les différents éléments étaient simplement glissés, alors que d'autres restaient en place. Comme si nous n'étions, nous aussi, que des éléments de cette vaste scène, simples jouets de notre propre vie.

Les voyages en train sont pour moi source de désespoir et d'ennui, ou au contraire, de rêverie, de vagabondage quasi métaphorique, tel un moment de réflexion hors du temps, en apesanteur, où l'on flotte entre deux destinations; un rêve éveillé.

Quand mon appartement donnait sur les voies ferrées de la gare, je me sentais à la fois à la fois très rongée et très libre. Libre car tout me semblait possible. En quelques pas, je pouvais m'évader où je voulais. Un réseau de possiblités m'était offert, presque à portée de main. Mais rongée aussi car la raison vient toujours censurer ces projets à peine rêvés, nous rappellant que ni notre portefeuille, ni notre conscience ne l'autoriseraient. J'envie chaque voyageur, ceux que j'ai vu monter dans ces trains, et les autres, tout en ressentant une béatitude : j'ai l'appartement le plus vagabond qu'il me sera jamais donné d'avoir.

Il me restera toujours l'imaginaire. Même cloîtrée entre quatre murs, comme ces prisonniers de l'autre côté des voies (quelle ironie noire), même en plein milieu de ma journée au bureau, il me suffira toujours de fermer les yeux pour voir un joli souvenir, un paysage impalpable mais pourtant si ennivrant, ou tout simplement entendre le ruissellement des eaux vives, ou le va et vient des vagues, le vent faisant danser et chanter les feuilles des grands arbres ou les épis de blé dans les grandes étandues de champs.

Maintenant le train semble poursuivre un avion. Depuis plusieurs minutes déjà, nous sommes à égalité, ex aequo dans notre course vers le quotidien et la grisaille de la capitale. Je ne veux pas que cette journée finisse.

> lundi 9 juillet 2007

l'orage à l'entrepôt

Je travail dans des locaux plutôt hors du commun pour une « rédaction » de journal. Il sâ??agit dâ??un ancien local dâ??entrepôt qui a été réhabilité (tant bien que mal) en bureaux. Il est pour le moment assez vide, et permet ainsi aux sons intérieurs de résonner, et aux sons extérieur de prendre toute leur ampleur.

Je suis actuellement en pleine situation semi-irréelle, où les éléments naturels se déchaîne sous les traits dâ??un orage, et où lâ??ambiance semble à mi chemin entre le quotidien et le rêve, comme en apesanteur entre le monde conscient et lâ??inconscient. En effet, il me prend régulièrement de plonger dans des fantasmagories liées aux éléments naturels qui mâ??entourent. Et justement aujourdâ??hui, alors que je suis en pleine noyade dans le morose quotidien, c'est-à-dire au bureau, enracinée devant mon pc à tenter de faire passer les longues minutes désoeuvrées de la semaine, de la journée, de la demi-journée, un orage éclate, assombrissant le quartier, mais illuminant ma triste journée routinière.

Dâ??abord, la lumière semble faire place à lâ??ombre, puis les vrombissements électriques se répandent à travers le frêle plafond mal isolé, mettant une magnifique énergie ténébreuse au cÅ?ur de ce grand espace vide, comme si les ondes du tonnerre faisaient vibrer les atomes de lâ??air, le rendant plus léger. Empli de cette nouvelle énergie, lâ??air me communique sa légèreté, mâ??offrant lâ??instant dâ??un orage, quelques instants de rêverie, dâ??évasion de cette journée morose. Bien entendu, pour profiter à plein de cette ambiance abyssale, où grêle et tonnerre se disputent la première place, jâ??ajoute une morceau de la diva madeleine peyroux, afin dâ??afiner cette sensation dâ??apesanteur et dâ??intemporalité si enivranteâ?¦ Je souhaite que ce moment ne sâ??arrête jamaisâ?¦

> lundi 2 juillet 2007

de l'ironie du sort

C'est amusant de voir comme on est souvent le jouet du destin.

Il y a environ deux ans je dirais, mon copain m'a présenté un jeune homme particulier nommé Eric (qui d'ailleurs me maudirait s'il savait qu'il était cité dans un blog, c'est dévidoirs pour adolescents no life! :) ), greco-britannique et j'en passe et des meilleurs, dont l'intelligence n'a d'égal que son orgueil. Bien que j'appréciait ses convictions anti-sociales, et sa fierté de ne pas faire partie de la horde de non pensants moutonneux, je dois avouer qu'il m'a agaçé par sa perpétuelle envie de casser les autres (et c'est moi qui dis ça!), son désir ardent de toujours avoir le dernier mot, et surtout d'étaller sa science (pas toujours correcte). Et le pire dans tout ça, c'est qu'étant donné qu'il est plus intelligent, il est très difficile pour moi de lui rabaisser son caquet, chose que généralement j'arrive assez naturellement à faire. Autant dire que je ne l'adorais pas, mais par contre, je le respectais, et j'avais secrètement envie qu'il en fasse autant, car c'est ce genre de personnes qui vous dégoûtent tout en vous rendant admiratif, que vous vénérez dans la haine (et la jalousie?), et dont vous attendez les faveurs, comme la cour autour du roi. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme lui que j'imagine le grand Oscar Wilde...

Voilà ce que je ressentais à son égard jusqu'à il y a deux mois environ. Puis, nous avons passé plus de temps ensemble, et j'ai appris à supporter ses invectives, et à comprendre son ironie et ses références. J'ai aussi commencé à sentir un plus grand respect pour moi, qui m'a permis de me sentir plus à l'aise, et donc, de plus parler avec lui.

Puis vint la fête de la musique, il y a deux semaines. Alors que tous mes potes étaient à droite ou à gauche, et que je commençais à désespérer de trouver des compagnons (bien que l'idée de sortir seule ne me déprimais pas du tout), mon copain me dit qu'Eric me propose de l'accompagné, lui et une amie. Pas très enjouée, j'accepte par élimination si on veut, et je le rejoins sur la place d'Italie. Bien entendu, son amie a eut trois quarts d'heure de retard, et je me suis retrouvée à devoir le confronter seule. Et là, tel une chrysalide qui devient papillon, ce fût la transformation : le Eric prédateur et destructeur avait laissé sa place au Eric galant et aimable. On m'avait déjà dit qu'il était adorable avec les filles, mais personnellement, j'en ai témoigné que ya deux semaines. En fait, il est adorable quand la fille est toute seule, en tout cas, quand elle est pas entourée de mecs. Bref, la soirée fut bien sympa. Au point que le jour suivant, quand mon patron m'a pris la tête avec ses blagues ambigües et pas drôles, je n'ai pensé qu'à lui pour me remettre d'aplomb (il faut savoir que mon copain était pas là! Je ne veux pas créer moi même une fausse rumeur sur mon compte). J'ai passé le début de soiré en tête à tête avec lui (et une bière bien entendu o:) ), et j'ai encore plus eus l'occasion de bien m'entendre avec lui, y trouvant une oreille attentive et amicale. Bref, j'étais bleuffée.

Le petit détail qui tue, c'est que demain, il part pour l'Australie... Et c'est là que le machiavellisme du destin entre en scène. Alors que depuis deux ans, à chaque fois que je vois Eric, je suis quasiment sûre de me prendre la tête et de me retrouver comme une conne coite et complexée, ce ne sont que les deux dernières semaines où j'ai l'occasion de le voir qu'il me donne à voir son côté clair. Il doit bien se marrer le petit esprit du destin, encore une fois ...

la morale de l'histoire

Il est amusant de voir comme une mauvaise parole est vite diffusée. Vous l'aurez deviné, j'ai médis quant à mon patron... Je n'ai pas eus le courage de continuer à faire comme si de rien n'étais et j'ai donc mis les choses à plat. Après pression de sa part pour que je lui dise ce qui n'allait pas, je lui ai déballé que je pensais qu'il me draguais et que c'était carrement pas net. Il était sur le cul, et choqué en plus (d'autant plus que je lui ai rajouté 20 ans dans l'estimation de son âge... :D ), et m'a expliqué que les propositions qu'il me faisait étaient pour blaguer. Vous imaginez bien que je suis restée assez incrédule pendant un moment : c'est facile de s'échapper en faisant passer ses propos pour des blagues. Mais au bout d'un moment, je me suis rendue compte que je m'étais trompée (ou alors c'est un fin menteur) : il était serein, bien qu'étonné, et m'a argumenté son cas de façon convainquante.

Inutile de dire que je ne savais plus où me mettre, et que je regrette d'en avoir parlé sur mon blog. Il m'a reproché de parler trop rapidement, mais en même temps, je continue à croire que s'il avait vraiment tenté de me séduire, qu'en parler était justement la chose à faire, et je ne me suis pas gênée pour le lui faire savoir.

Bref, toujours est-il qu'il m'a dit un truc tout con, mais qui pourrait vous servir : si un jour on vous sort un très vraiment incroyable et assez déplacé, et qu'on a pas l'air de blaguer, n'hésitez pas à demander "vous êtes sérieux?", et vous aurez sans doute une réponse, chose à laquelle j'ai pas pensé, parce que tout connement, son ton ne m'a pas incité à croire qu'il était en train de plaisanter...

la morales de l'histoire :

les apparences sont vite trompeuses

les clichés nous pourrissent vite l'esprit

il suffit parfois de quelques mots pour se sortir d'une belle merde

quand il y a une incompréhension, mieux vaut en parler, même si c'est très desagréable à dire.

vortex