> samedi 25 mars 2006
de la colocation à paris
Par nat, samedi 25 mars 2006 à 09:54 :: Coté Obscur
Vous serez sans doute étonnés, mais depuis que j'ai quitté le nid familial, j'ai quasiment toujours vécu en colocation. Et vous ne me croirez sans doute pas, mais en général ça se passait bien, enfin, avant que j'arrive à Paris...
En effet, à lyon, j'ai commencé par partager une chambre de 20m² avec une jeune italienne que je ne connaissais pas du tout, sachant que c'était la résidence de l'école que j'intégrais à lyon. Bien que je sois partie au bout de quelques mois (à cause d'une cuisine commune à la résidence jamais entretenue et d'une ambiance générale tellement festive qu'il était impossible de dormir) tout s'est bien passé. J'ai aussi faite une colocation de quelques mois dans un grand appartement près de Perrache (cet appart et son ambiance représentent le paradis pour moi) où nous étions trois. Julien, le colocataire le plus ancien de l'appart n'a, pendant les mois où j'y ai vécu, jamais laissé sa chambre. Par contre, la canadienne, karen, est partie au bout de quelques semaines, puis elle fut remplacée par une jeune fille d'origine marocaine qui était super cool. Vous pouvez donc voir que j'ai pas mal vécu avec des gens que je ne connaissais pas (puisque j'ai trouvé cette coloc par internet) et que ça allait super bien!
Mais mon destin m'a ammennée à Paris, cette saloperie de ville qui nous pourrie tous de l'intérieur et c'est là qu'ont commencé les problèmes. La première colocation à st ouen était bien au niveau de l'appartement (bien qu'il était loin des transports) mais mon colocataire (bien qu'adorable) et moi étions sur une longueur d'ondes différentes. C'était pas flagrant, puisque à première vue, on fonctionnait un peu pareil (niveau caractère) mais étant donné un écart d'âge non négligeable, nous avions des loisirs très différents et des philosophies assez opposées: résultat, une ambiance assez emprunte de malaise, mais rien d'affreux, tout allait encore plus ou moins bien.
Par contre, cette année je suis dans un appart dans le 18ème, avec un gars encore une fois trouvé sur le net, mais c'est plus ou moins un desastre. Le seul truc qui se passe vraiment sans vagues, c'est qu'il paye son loyer à temps tous les mois. Mais pour le reste, j'ai dû vraiment prendre sur moi et faire des démarches assez décourageantes pour réussir à créer une certaine égalité entre nous. Egalité? oui, au niveau du ménage, du bruit etc. Au départ, je faisais tout le ménage (sachant qu'on partageait la vaisselle), je me tapait toujours à supporter sa musique (et encore, peut on appeller ça de la musique, c'est plus des notes répétitives qui se juxtaposent de façon à vous donner envie de vous faire sauter la cervelle) le fait qu'il joue de la flûte régulièrement (sachant que c'est un véritable massacre, il est pire que nul, on dirait un mome de 4 ans qui s'amuse à souffler dans une flûte sans vraiment savoir où il va; et que je joue moi même de la flûte assez bien...) ou encore l'harmonica, dernier né dans les nombreux instrument auquel il fait deshonneur. C'est aussi du genre à être assez con pour pas savoir bien mettre le nouveau sac poubelle dans la poubelle, ou à faire une vaisselle où c'est encore plus sale après qu'avant, à pousser des sortes de cris régulièrement (comme quand on s'étire, mais en dix fois plus fort), des gémissement, et surtout, pour couronner le tout, on dirait qu'il fait un concours de rots non-stop contre lui-même. Je vous jure que plus d'une fois je me suis imaginée le fusiller dans l'entrée, le jetter par la fenêtre ou autre scénarios glauques du genre.
Bref, ce gars est un doux malade qui me pourrie l'éxistence à petit feux. Voyant que les remarques que je lui fait à propos du ménage ne semblent pas être prises en compte (en gros il me disait "oui oui, je le ferais" avec un sourire et derrière il se disait "c'est ça connasse, tu peux te le mettre où je pense, tu continuera à jouer à la bonne" donc en d'autres termes "fuck you!") j'ai décidé de carrement me la jouer solo et à créer un planning: j'ai remballé toutes les affaires que j'avais mises à se disposition dans la cuisine, je les ai toutes stockées tant bien que mal dans ma chambre (qui n'est pas énorme), ce qui le laissait un peu à la dèche, puisque l'appart n'était que pauvrement meublé au niveau vaisselle. J'ai pris un des trois mille calendrier d'ouvriers qu'on reçoit par la poste et j'ai fait un planning pour le ménage et pour sortir la poubelle (car il faut savoir que nous somme dans un tout petit immeuble, et que nous sommes chargés de sortir la poubelle de l'immeuble tous les mercredi soirs; bien entendu, ça aussi c'était presque toujours mois qui m'y collais): une semaine sur deux, je fais le ménage et sors la poubelle, et vice versa.
Eh bien, je sais pas si c'est le genre de mecs qui ont besoins qu'on les materne à mort, mais en tout cas, ça marche relativement bien. Perso, j'ai horreur de ce genres de trucs dans une coloc, puisque j'ai toujours été habituée à une sorte de partage équivalent. Par pure savoir vivre, le ménage s'alternait naturellement, le partage était de mise (je te pique de la bouffe, tu m'en piquera demain etc) et l'ambiance sereine puisqu'égalitaire. Mais quand on tombe sur des enfoirés qui comptent sur l'autre pour remplacer leurs parents, c'est même pas la peine, l'ambiance est mortelle et les problèmes s'accumule.
Mais il faut connaîtres d'autres détails extérieurs qui contribuent à m'emmerder: la proprio (qui est gentille mais un peu fada puiqu'on dirait une vraie parano qui flippe au moindre contact avec autrui) vit juste au dessus de nous, sachant qu'il n'y a que trois apparts dans l'immeuble... Donc, si crétin à côté ne sors pas la poubelle comme prévu, elle le saura très vite, et vu qu'elle a moins peur de moi (étant une fille) que de lui, bah c'est toujours à moi qu'elle fait la remarque. Deuxième élément bien chiant: l'appart n'est pas dans un était merveilleux: humidité glaçante; champignons sur les murs (bien vert et pas du tout tachant sur la connerie de papier peint posé); tellement d'aération qu'il y a des courants d'air à travers l'appart; des prises de terre seulement dans la cuisine et la salle de bain (3 pour tout l'appart), le reste en prises à deux trous seulement; une fenêtre dans les toilettes qui ne se ferme pas vraiment et qui doit dater d'avant la première guerre mondiale, et yavait pas de rideau de douche à l'arrivée. On a demandé un asservisseur pour pouvoir bénéficier des heures creuses d'edf, mais on se l'aie mis dans le cul. Bref, la galère.
Celà m'apprend deux choses pour l'année prochaine: plus de colocation à paris (sauf avec des potes de longue date) et une vérification limite parano de l'état de l'appart. Ah je vous jure, paris est vraiment la ville la plus misérable que je connaisse...