Je vais ici vous conter ma dernière mésaventure, que je pense doté d'un bon potentiel de divertissement...
Tout a commencé il y a trois semaines, alors que je me trouvais chez Serena avec Raphaël, avant de sortir au caveau de la huchette. Une petite bouffe entre potes toute légère et sympa. C'est là , dans ce contexte pourtant amical qu'on commencé mes soucis; Serena, qui déménage à la fin du mois car son propriétaire à vendu l'appartement en urgence, me demande si je connais quelqu'un à Lyon (ville où elle déménage) chez qui elle pourrait entreposer quelques bagages, le temps de s'installer. Il faut savoir qu'elle ne débute son stage que le 14 mai à Lyon, et qu'entre temps, elle retroune chez ses parents en Toscane. Je lui réponds que la seule personne que je connais sur Lyon est mon ami Stéphane, et que je peux lui demander, mais que je ne lui promets rien. Quelques jours plus tard, j'ai le consentement de mon ami, et j'en informe Serena, à qui je communique le numéro de portable de Stéphane, afin qu'elle s'arrange directement avec lui. Ne voulant pas le prendre de court, je l'apelle une première fois pour arranger les premiers détails. Je n'étais pas consciente que ce n'était que le premier appel parmi une kyrielle d'autres, qui finiraient par sérieusement me prendre la tête.
Quelques jours plus tard arrive le deuxième élément perturbateur: Serena, après maintes mises en bouche, me demande si je peux l'aider à déménager. Jusqu'à là , tout va bien. Mais le problème c'est qu'elle veut déménager par le train, une location de voiture lui revenant à trop cher, étant donné qu'elle a claqué toutes ses économies dans un aller-retour en Argentine... Bref, on reste zen, on serre les fesse, et comme une conne, on accepte. J'ai toujours été une bonne pomme pour mes amis, mais j'avoue que là , je me suis bien faite enculer. Bref, j'organise tout avec Stephane, jonglant entre l'emploi du temps de chacun (entre l'une qui travail jusqu'à la veille de son état des lieux, avec des jours de congés le mercredi et le jeudi, et l'autre qui donne ou prend des cours à Chambéry et à Grenoble alors qu'il vit à Lyon, je vous laisse imaginer le bordel). Etant donné que nous devons repartir le matin à 6h avec le train, je demande à Steph si Serena peut dormir chez lui (qui habite près de la gare) afin de ne pas avoir de mauvaises surprises, ce qui, bien entendu, ne pose pas de problème... Au final, nous plannifions de partir le lundi soir pour revenir le mardi matin, assez tôt pour que Serena puisse se rendre au travail sans retard. On en a chié, on a beaucoup passé de temps à se prendre la tête, à recommencer à zéro et à téléphoner, mais on y est arrivé.
Eh bien non! Voilà la cerise sur le gâteau: Serena m'apelle quelques jours à peine avant que nous soyions supposées partir, pour me dire qu'elle préfère me supprimer du voyage, et qu'elle préfèrerait que je l'aide à porter les sacs jusqu'à la gare, et que Steph vienne la prendre à la gare, et l'aide avec ses bagages. Si c'est pas vouloir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la laitière, je vous demande ce que c'est? Halluciné du culot de Serena, je reste zen et j'acquiesse pour ne pas la décapiter par téléphone. J'apelle Steph, lui explique le foutage de gueule. Bien entendu, il est saoûlé: d'une, il va devoir passer la soirée avec une nana qu'il a jamais vu, et se faire chier à trimballer ses gros sacs jusqu'à chez lui, pour ensuite les voir s'enraciner chez lui pendant 2 mois et demi. De deux, il en a marre des changements constants de plans, et de se faire prendre pour un con. Résultat: il dit qu'il est ok pour entreposer les bagages chez lui, mais que pour le reste, elle se débrouille. Ce que je trouve sympa, compte tenu du fait que Serena n'a cessé de s'imposer (par mon biais, puisqu'elle ne l'a jamais appelé) et ce sans prendre de gants.
Voulant avertir Serena de mon ras-le-bol en face, fidèle à moi-même, je lui donne rendez-vous le lendemain par texto. Elle m'apelle, me demande ce qui se passe. Je lui répond que je préfèrerais lui en parler en face, mais elle insiste. Je lui donne donc un avant goût en lui annonçant que pour Steph, elle peut oublier, il veut plus s'en mêler, si ce n'est pour l'entreposage des valises. Elle se permet de dire un "super" qui laissait sous-entendre "super sympa", "qu'est-ce que je fais moi maintenant?". Froide, je me contente de passivement l'écouter chercher une solution, et je lui dis que je passerais le lendemain soir chez elle, afin de mettre tout ça à plat. Finalement, le lendemain, elle m'annonce à 14h qu'il faut que je passe avant 17h chez elle, alors qu'elle sait pertinemment que je travaille pendant l'après-midi sur un dossier avec une copine de la fac. Je lui répond que 17h c'est pas faisable, alors elle propose 18h30; même chose, pas faisable. Elle en conclu qu'on finira au téléphone, car elle ne sera pas chez elle avant 20h. Je ne répond pas, attendant de voir où j'en serais à ce moment là . Au final, 20h, c'était parfait pour moi, alors, je l'apelle et lui dis que je vais passer. Je dois avouer que je m'étais plus ou moins faite à l'idée que j'allais lui remonter les bretelles sévère.
J'arrive en bas de sa porte, et comme d'habitude, je l'apelle pour avoir les digicodes; c'est là qu'elle m'annonce qu'il y a un ami avec elle... Si elle croit que ça va lui éviter la confrontation, elle se met le doigt dans l'oeil. Je monte, et nous buvons des verres avec son ami (il n'a rien à voir là dedans, ce n'est pas à lui de payer pour les erreurs et la lâcheté de Serena). La soirée se passe bien, mais le temps avance, et je travaille le lendemain de l'autre côté de la ville à 8h30. Puis arrive un voisin du dessous. Là , j'en ai marre, je l'isole dans la salle de bain, et je lui dit calmement mais fermement ce que je pense: qu'elle a commencé par me demander un service assez colossal, qu'elle s'arrange pour que j'organise tout à mes frais, pour finir par me jetter une fois qu'elle a eu ce qu'elle veut, et que je trouve ça carrement pas éthique, pas sympa et profiteur. Je joue la carte de la morale, et lui annonce qu'il ne faut pas aller trop loin quand on demande un service: on est arrangeant (et pas l'inverse), on fait des compromis pour simplifier la vie à la personne qui rend service, et on lui demande pas 4 services dans la foulée, pour finir par les chier au nez. Elle écoute, inquiète, honteuse, ce discours que je lui tiens. Là les cours de management reviennent au galop, et je tente d'arrondir les angles pour ne pas non plus qu'elle se mette à chialer devant moi. Heureusement, elle comprend et admet aussitôt qu'elle a été trop loin, et qu'elle ne demandera pas son aide à Steph en fin de comptes. Bref, affaire réglée.
Non, non... Toujours pas. Lundi, j'ai bien porté ses foutus bagages hyper lourds jusqu'à la gare... Pour vous donner une idée: un sac de voyage normal (sans roulettes), un gros sac bleu ikéa rempli à ras-bord, et la malette de couteaux de cuisine, tout ça rien que pour moi. Evidemment, je me suis coltiné les plus lourds (sauf pour la malette qui était moins lourde que son équivalent en bagage peu encombrant). Inutile de vous dire que quand les portes du tgv en partance pour Lyon se sont fermées, j'ai eu l'impression que j'avais perdu 10 kilos tellement j'étais soulagée à l'idée que tout ça était derrière moi.
Voilà donc comment la conne de nat, toujours trop bonne pour ses amis s'est encore une fois faite prendre pour une bille. Question d'habitude, me direz-vous...