> lundi 25 juin 2007

Quand votre maître de stage devient collant...

Alors qu'il y a quelques semaines, au terme de ma première semaine de stage, je me plaignais des vantardises de mon patron (ou maître de stage), j'ai appris à mieux le connaître, et bien que je n'avale pas toutes les prouesses qu'il affirme avoir accomplies, je dois avouer que je commence à modérer mon jugement premier à son égard. C'est un homme qui a du vécu et la tête sur les épaules, mais la confiance qu'il octroie parfois à certaines personnes à la va vite vient contredire ces premiers attributs. Personne n'est parfait, il faut se dire que la culture africaine a sans doute quelque chose à voir avec cette attitude. Bref, pourquoi est-ce que je vous parle de ça?

La raison est bien simple, et je pense que certains parmi vous l'auront déjà deviné : il s'avère que je fais partie de ces personnes que sa confiance ont honnorées de façon légèrement précipitée. Alors que je viens de finir ma troisième semaine de stage, je me vois de plus en plus approchée par lui. En plus de sentir qu'il tente de m'appâter à coup de promesses de postes très haut placés (chef de rubrique et rédacteur en chef), j'ai l'impression que cette préférence envers moi n'est pas purement professionnelle... Eh oui, il a fallut que je sois la pauvre conne dont le patron s'amourache, et à qui il commence à lancer de suspectes proposition.

Pas plus tard que la semaine dernière, je suis partie en reportage pendant deux jours dans le jura. Il m'a annoncé que si le travail final était satisfaisant, il me payerait un resto réunionnais, ce que j'ai trouvé cool, mais pas excéssif compte tenu du fait que je ne touche abosulument rien pendant mon stage, et que jusqu'ici, j'ai pondu 8 bons articles, pour une parution qui compte une vingtaine de pages, ce qui représente un bon pourcentage... Bref, sur le moment, je ne me suis pas doutée des problèmes en ébauche qui se présentaient à moi, du moins, si je l'ai remarqué, ce n'était pas consciemment. Puis, cette semaine, il me demande jeudi il me paye le chinois (à côté du bureau) sans raison apparente, mais pourquoi pas. Puis le soir venu, il me demande si je vais aller à la fête de la musique. N'étant pas convaincue, et n'ayant pas vraiment envie de lui répondre, je reste allusive, ne répondant pas vraiment, disant que je ne savais pas vraiment, mais qu'il était probable que je reste chez moi. Il me dit que si je sors, que je n'hésite pas à le contacter pour qu'on se retrouve, et qu'on pourrait manger sur les bateaux mouche. Je vous passe les détails, car il est très volubile, mais je commence à m'alarmer.

Et cerise sur le gâteau, vendredi soir, alors que je lutte pour me concentrer sur le livre que je dois critiquer pour le journal (le troisième que je lis de la semaine...), il remarque que je suis fatiguée environ un quart d'heure avant la fin de la journée. Il faut savoir que le mardi soir, j'ai accepté de dépaner mon ancien boss (devenu presque un pote maintenant) qui tient une pizzeria après ma journée au bureau, que le mercredi soir, un ami est passé à la maison et s'est éternisé, et que jeudi, j'ai tenu à aller faire un tour pour la fête de la musique, et que les amis que j'ai accompagnés se sont aussi quelque peu éternisés, sans compter un retour rocambolesque à cause du réseau perturbé des transports... Bref, autant le dire, j'étais naze, et donc, je commençais à perdre patiente, je n'attendais qu'une chose, que 18h vienne et que je puisse prendre un week end bien mérite. Puis arrive donc le patron qui me dit que je peux m'arrêter là pour aujourd'hui. Aux anges, j'emballe mes affaires et me fais déjà à l'idée que dans cinq minutes, j'espère être partie. Mais il me propose d'entrer dans son bureau pour discuter, ce qui n'est pas exeptionnel. Mais la conversation a pris un tournant qui était assez déplacé, et qui m'a pas mal agacée étant donnée l'aspiration que j'avais de rentrer chez moi, et la semaine que j'étais en train d'achever. Alors que je finis par lui avouer que je me vois pas accepter un poste de rédacteur en chef, puisque je suis loin d'avoir fini mes études, et que je compte m'y investir avant de prendre ce genre de poste, qui de plus est hors de ma portée (au niveau qualifications), il commence à tenter de me dissuader, et me pousse à argumenter ma pensée. Puis il dit qu'il va passer le lendemain, SAMEDI, faire une visite de courtoisie, et qu'on pourra en reparler. AAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH! Non, il est hors de question de le laisser s'imposer comme ça, et de laisser envahir une vie privée que je tente par dessus tout de protéger. Alors je porte mes couilles, et je lui dit qu'il est hors de question qu'il passe. Il me demande, fidèle à lui-même, pouquoi, et je lui réponds évidemment que c'est déplacé, et que je n'ai aucune envie de penser au travail ou à lui pendant mon week end. Il tente de me faire changer d'avis, en vain, et je prends soin de lui faire comprendre que l'éventualité qu'il passe chez moi me parraît intrusive. En fin de compte, je parviens à m'extirper de cette situation vraiment étouffante, et commence à me diriger vers la sortie. Il me dit qu'il va m'appeller dans la soirée pour qu'on en reparle, et je lui dis que je ne veux pas qu'il m'appelle, que je suis en week end, et qu'il faut donc m'oublier. Il insiste, et me demande si ça me gêne tout ça. Je réponds que oui, et j'insiste sur le fait que s'il appelle, je ne décrocherais pas. Il accepte ma décision, et me laisse enfin partir. Inutile de vous dire que dès que j'ai passé le coin du parking, j'ai courrut pour soulager la colère qui me rongeais et que j'ai marché jusqu'à l'arrêt suivant, au cas où il chercherait à me rattraper.

Plus tard dans la soirée, alors que je suis à la belette pour prendr un verre avec un pote, et que je tente de me changer les idées, voilà que mon téléphone sonne, et que c'est lui. Après la deuxième tentative (qui a suivi de 30 secondes la première), il a abandonné, et m'a fouttu la paix.

Je vais donc demain avoir une journée de merde, et je pense que la fin de mon stage risque de m'en apprendre autant en journalisme qu'en relations humaines, et en gestion de situations difficiles et délicates. J'espère que je me trompe, et qu'il va reprendre son comportement normal. Comme on dit, demain est un autre jour... espérons...

> jeudi 7 juin 2007

le ridicule d'un orgueil immérité

Ah qu'il est blasant le temps du stage. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai bel et bien l'impression que la vie est à la fois un mystère de chaque jour, et une répétition inlassable de schémas précis. En été 2004, j'effectuais mon premier stage, en tant que commis de salle, dans la brasserie qui m'aura donné la vision la plus noire de la vie qu'il m'est été donné de voir jusqu'ici, et aujourd'hui, bien que le stage que je commence cette semaine est dans ma branche, que je suis la stagiaire la plus active et à laquelle on donne le plus de responsablités, donc d'expériences, je me retrouve, au bout de seulement quatre jours, déjà lassée. Bien entendu, j'ai très envie de continuer à découvrir de nouvelles façette du métier, et les défis ne manquent pas de me plaire, mais il y a tellement d'autres choses qui me rapellent chaque jour que quoique l'on fasse et où que l'on soit, les conneries de la vie, et sa monotomnie ne sont jamais tout à fait abssents.

Alors, je sais, je suis particulièrement critique, mais franchement, je pense que si l'on regarde la vie avec un tant soit peu de recul, on voit vite les choses qui nous ramènent au banal, au trivial, à l'ennuyeux. Premier élément : la routine. Mon dieu la routine. Tous les matins, le verre de jus de fruit après avoir donné à manger au chat, puis survol de l'actualité (car un journaliste doit être au courant de ce qui se passe dans le monde, même si la rédaction à laquelle il contribue ne traite absolument pas d'actualité...) puis se préparer, préparer le sac, le casse-croûte. Les transports en commun, toujours aussi réjoissant, surtout quand on prend une heure en bus pour faire un trajet de quinze minutes en voiture... Puis, on arrive au boulot, on dit bonjour à tout le monde sans grande conviction (voir à contre coeur parfois), sa tâper le sermont du patron et les civilités avec les collègues, attendre qu'heure après heure, le temps passe pour reprendre ce fucking bus (qui selon le moment de la journée est tantôt une corvée, tantôt une délectation ;) ) et finalement rentrer chez soi pour préparer la journée qui suit, préparer à bouffer et faire deux trois courses, mater un film et finir mort. L'assommant portrait de ma journée ne fait que souligner ma thèse : chaque jour la même merde, chaque jour très peu de temps pour soi, pour vraiment se détendre et se vider la tête. Le week end devient la chose la plus chère qui soit. Pas question de faire quelque chose, au contraire, le moins on en fait, le mieux on se porte.

Voilà à quoi me réduit ce boulot, à une machine à bosser et une boule de stress et de désabus. Mais pourquoi l'orgueuil dans tout ça? J'y viens.

Mon patron, un black très gentil, mais surtout très bavard (pire que maman, qui l'eut cru ;) ) me raconte chaque jour un épisode de sa vie (au point que je me demande si je ne devrais pas mettre à profit toutes ses heures passées à l'écouter pour écrire sa biographie) et étale son expérience, ce qui à première vue ne me dérange pas, puisque son expérience peut me profiter. Mais quand ça commence à devenir redondant, c'est très très vite lourd, et c'est là qu'on commence à se poser des questions : il cherche à me convaincre ou à se convaincre qu'il est très fort, et que son magazine tient debout, et je dirais même, est un véritable succès et un modèle à suivre!? Aujourd'hui, j'ai vraiment eu envie de lui dire d'arrêter de me bourrer le mous, que j'en ai rien à foutre de son magazine, que je suis là pour mon expérience professionnelle et pas pour son salut (en bonne libérale que je suis), et qu'il a pas besoins de faire une pub interne de son magazine. Certes le magazine tient bon, certes, c'est relativement sérieux, mais pour moi, un magazine dont on ne voit jamais les salariés, qui s'appuie presque à 100% sur pigistes et stagiaires, et qu'il n'y a pas d'autre hierarchie que le directeur de publication, la secrétaire et les stagiaire (du moins, dans les locaux où je me rend tous les jours) je me dis qu'il y a quand même des entreprises mieux portantes et surtout plus sérieux que le nôtre. Pendant que certains journaux s'évertuent à donner des directives claires à leur rédaction, leur indiquant ce qu'ils veulent et sous quelle forme (il y a de nombreuses formes d'articles qui ont chacune leur mission et leur spécialités), nous nous contentons de traiter les communiqués de presse qu'on nous envois, de jouer sur nos contacts (certes nombreux et sérieux) et de chercher au gré du vent un sujet à traiter, toujours sur un ton relativement amateuriste et monocorde. Un éditorial qui reprend les grands points du sommaire et remercie les lecteurs de leur fidélité est pour moi une farce, surtout quand on m'a apprit que l'éditorial est supposé reprendre un des grands sujets traités dans le numéro et mener une réfléxion logique dessus selon le point de vue de la rédaction et du journal. De plus, il ne cesse de répéter à tout va que son magazine est impartial, qu'il ne favorise pas la culture africaine, mais bizarrement, les plus grands articles traitent de l'art et de la société africaine, ou des émigrés africains. Et cerise sur la gâteau : pour quatre stagiaires, il n'y a que trois bureaux dont deux très biens (ordi connecté au net, joli espace de travail, lumière) et un minable (exigus, sur tréteaux, pas connecté au net et dans le noir), et le reste d'un espace sympathique complètement vide.

J'ai donc l'impression qu'il y un amas de ridicule autour de moi, et sans doute autour de beaucoup de gens, qui s'évertue à amener des situations plus incroyables les unes que les autres. Entre ce stage qui accueil plus de stagiaires qu'il peut techniquement le faire, et les examens où les gens téléphones, font des blagues, chantent et applaudissent les plus grandes débilités scandées, je ne peux pas que la convention a la main mise sur ma vie. Enfin, je me réconforte en me disant que je ne vais galérer que pour deux mois, que je vais en sortir beaucoup plus expérimentée et bien plus mature (à force de devoir téléphoner au gens, passer à la radio, interviewer des personnes, on apprend à s'affirmer et à moins redouter les situation un peu relou du quotidien), donc, je ne vais pas y perdre.

J'achève ici cette complainte de blasée et de minable stagiaire exploitée pour m'en retournée à ma bière (et vous souhaite d'en faire autant).

vortex