Alors qu'il y a quelques semaines, au terme de ma première semaine de stage, je me plaignais des vantardises de mon patron (ou maître de stage), j'ai appris à mieux le connaître, et bien que je n'avale pas toutes les prouesses qu'il affirme avoir accomplies, je dois avouer que je commence à modérer mon jugement premier à son égard. C'est un homme qui a du vécu et la tête sur les épaules, mais la confiance qu'il octroie parfois à certaines personnes à la va vite vient contredire ces premiers attributs. Personne n'est parfait, il faut se dire que la culture africaine a sans doute quelque chose à voir avec cette attitude. Bref, pourquoi est-ce que je vous parle de ça?

La raison est bien simple, et je pense que certains parmi vous l'auront déjà deviné : il s'avère que je fais partie de ces personnes que sa confiance ont honnorées de façon légèrement précipitée. Alors que je viens de finir ma troisième semaine de stage, je me vois de plus en plus approchée par lui. En plus de sentir qu'il tente de m'appâter à coup de promesses de postes très haut placés (chef de rubrique et rédacteur en chef), j'ai l'impression que cette préférence envers moi n'est pas purement professionnelle... Eh oui, il a fallut que je sois la pauvre conne dont le patron s'amourache, et à qui il commence à lancer de suspectes proposition.

Pas plus tard que la semaine dernière, je suis partie en reportage pendant deux jours dans le jura. Il m'a annoncé que si le travail final était satisfaisant, il me payerait un resto réunionnais, ce que j'ai trouvé cool, mais pas excéssif compte tenu du fait que je ne touche abosulument rien pendant mon stage, et que jusqu'ici, j'ai pondu 8 bons articles, pour une parution qui compte une vingtaine de pages, ce qui représente un bon pourcentage... Bref, sur le moment, je ne me suis pas doutée des problèmes en ébauche qui se présentaient à moi, du moins, si je l'ai remarqué, ce n'était pas consciemment. Puis, cette semaine, il me demande jeudi il me paye le chinois (à côté du bureau) sans raison apparente, mais pourquoi pas. Puis le soir venu, il me demande si je vais aller à la fête de la musique. N'étant pas convaincue, et n'ayant pas vraiment envie de lui répondre, je reste allusive, ne répondant pas vraiment, disant que je ne savais pas vraiment, mais qu'il était probable que je reste chez moi. Il me dit que si je sors, que je n'hésite pas à le contacter pour qu'on se retrouve, et qu'on pourrait manger sur les bateaux mouche. Je vous passe les détails, car il est très volubile, mais je commence à m'alarmer.

Et cerise sur le gâteau, vendredi soir, alors que je lutte pour me concentrer sur le livre que je dois critiquer pour le journal (le troisième que je lis de la semaine...), il remarque que je suis fatiguée environ un quart d'heure avant la fin de la journée. Il faut savoir que le mardi soir, j'ai accepté de dépaner mon ancien boss (devenu presque un pote maintenant) qui tient une pizzeria après ma journée au bureau, que le mercredi soir, un ami est passé à la maison et s'est éternisé, et que jeudi, j'ai tenu à aller faire un tour pour la fête de la musique, et que les amis que j'ai accompagnés se sont aussi quelque peu éternisés, sans compter un retour rocambolesque à cause du réseau perturbé des transports... Bref, autant le dire, j'étais naze, et donc, je commençais à perdre patiente, je n'attendais qu'une chose, que 18h vienne et que je puisse prendre un week end bien mérite. Puis arrive donc le patron qui me dit que je peux m'arrêter là pour aujourd'hui. Aux anges, j'emballe mes affaires et me fais déjà à l'idée que dans cinq minutes, j'espère être partie. Mais il me propose d'entrer dans son bureau pour discuter, ce qui n'est pas exeptionnel. Mais la conversation a pris un tournant qui était assez déplacé, et qui m'a pas mal agacée étant donnée l'aspiration que j'avais de rentrer chez moi, et la semaine que j'étais en train d'achever. Alors que je finis par lui avouer que je me vois pas accepter un poste de rédacteur en chef, puisque je suis loin d'avoir fini mes études, et que je compte m'y investir avant de prendre ce genre de poste, qui de plus est hors de ma portée (au niveau qualifications), il commence à tenter de me dissuader, et me pousse à argumenter ma pensée. Puis il dit qu'il va passer le lendemain, SAMEDI, faire une visite de courtoisie, et qu'on pourra en reparler. AAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH! Non, il est hors de question de le laisser s'imposer comme ça, et de laisser envahir une vie privée que je tente par dessus tout de protéger. Alors je porte mes couilles, et je lui dit qu'il est hors de question qu'il passe. Il me demande, fidèle à lui-même, pouquoi, et je lui réponds évidemment que c'est déplacé, et que je n'ai aucune envie de penser au travail ou à lui pendant mon week end. Il tente de me faire changer d'avis, en vain, et je prends soin de lui faire comprendre que l'éventualité qu'il passe chez moi me parraît intrusive. En fin de compte, je parviens à m'extirper de cette situation vraiment étouffante, et commence à me diriger vers la sortie. Il me dit qu'il va m'appeller dans la soirée pour qu'on en reparle, et je lui dis que je ne veux pas qu'il m'appelle, que je suis en week end, et qu'il faut donc m'oublier. Il insiste, et me demande si ça me gêne tout ça. Je réponds que oui, et j'insiste sur le fait que s'il appelle, je ne décrocherais pas. Il accepte ma décision, et me laisse enfin partir. Inutile de vous dire que dès que j'ai passé le coin du parking, j'ai courrut pour soulager la colère qui me rongeais et que j'ai marché jusqu'à l'arrêt suivant, au cas où il chercherait à me rattraper.

Plus tard dans la soirée, alors que je suis à la belette pour prendr un verre avec un pote, et que je tente de me changer les idées, voilà que mon téléphone sonne, et que c'est lui. Après la deuxième tentative (qui a suivi de 30 secondes la première), il a abandonné, et m'a fouttu la paix.

Je vais donc demain avoir une journée de merde, et je pense que la fin de mon stage risque de m'en apprendre autant en journalisme qu'en relations humaines, et en gestion de situations difficiles et délicates. J'espère que je me trompe, et qu'il va reprendre son comportement normal. Comme on dit, demain est un autre jour... espérons...