Je suis sûre que vous vous demandez où j'ai bien pû passer depuis un mois. Eh bien, c'est très simple, j'ai tout simplement plus accès à internet, ce qui forcement a un effet sur mes postes. La fac c'est même pas une option étant donné le peu d'ordinateur et leur grande popularité. Certes, c'est limité à une demi heure chacun, mais qui respecte ça, et surtout, qui est là pour le faire respecter?... Bref, j'en profite donc pour intégrer les quelques idées que je suis parvenue à me rappeler.

Près de chez moi, ils sont en pleine rénovation et modernisation du quartier: il y a deux énormes chantier sur l'avenue, dont un plus actif que l'autre. Je passe devant tous les jours ou presque pour rejoindre le métro. Le week end dernier, j'ai bossé dans un resto pendant 4 jours; le premier jours, je suis partie, tranquile, tout allait bien, les travaux suivaient leur cours habituel, si ce n'est qu'aujourd'hui, ils s'étaient munis d'un engin plus massif que d'ordinaire. J'ai pas été fouttue de dire, ni curieuse de savoir d'ailleurs, à quoi ça pouvait bien servir. Il ne m'aura pas fallut plus que le soir pour savoir: ils avaient carrement rasé un vieil immeuble qui se trouvait là, le dernier d'ailleurs, entre les grosses barres horibles. Certes, cet immeuble n'était pas bien grand, très peu entretenu et avait même parfois des allures de squate, mais je me désole de voir à quel point ces vieux immeubles qui n'auraient pas besoins de grand chose pour gagner en charme se voient ainsi rasé sans complexes. Bref, je suis sortie le soir, pour voir que je me trouvais en face d'une étandue de vide en chantier, et d'un amas de pierres et de ciment. C'est seulement le lendemain matin que j'ai pu constater que seules quelques tristes barres de fer, auxquelles se racrochaient vaillamment les trois dernières lattes d'un vieux bois rassis, avaient pu rester debout. ça peut parraître ridicule, mais j'ai trouvé cette image très pathétique, pas au sens péjoratif du terme, mais au sens propre. C'était comme si j'assistais aux derniers instants d'une structure qui a réussi à demeurer pendant un siècle. Toute une histoire, liée aux différentes personnes qui ont vécu dans l'immeuble, sans compter la personne qui a fièrement construit et conçu le modèste édifice. Triste image pour cette période de fêtes. Je me suis dis qu'il fallait que quelqu'un pense à ça.

J'ai vu mon ami Cem pour la dernière fois hier avant mon départ à Lyon pour les fetes. Il rejoindra sa Turquie natale le 30 décembre, pour faire son service militaire obligatoire, ce qui implique que pendant les 15 mois de celui-ci, il sera impossible de le voir. C'est étrange de regarder avec un peu de recul, le déroulement d'une amitié, son évolution, ses prémices et ses épreuves. Au départ, nous ne nous apprécions pas: il était très relax et ne prenait rien au sérieux, et j'était psychorigide et plus qu'exigente envers moi-même et mon entourage. Bref, autant dire qu'il y avait incompatibilité. Mais c'était ma première année après le départ du nif familiale, et la nat que je suis devenue n'était encore qu'une imperceptible ébauche. Il m'a fallut une pseudo relation "amoureuse" désastreuse (je n'en suis pas sortie éffondrée mais j'ai mis les choses au point avec ma famille et quant à mes attentes dans une relation durable) des expériences banales liées à l'indépendance, des problèmes d'argent sérieux pour m'apprendre à vivre et à relativiser. C'est ainsi que mon côté dévergondé a pris la part belle et s'est dit qu'il fallait profiter des jeunes années et décompresser. Résultat? J'étais compatibles avec Cem. C'est à partir de ce moment que nous avons commencé à nous apprécier et à triper. J'en apprenais sur la culture turque dont je ne connaissais que les clichés débiles habituels, et lui en apprenait sur la culture française et sur le mauvais caractère ;) . Bref, les années ont passées et nous sommes venus à être proches sans êtres scotchés. Et hier nous avons passé notre journée dans les rues de Paris à vagabonder entre librairies et boutiques, et à boire des verres dans d'insolites bistrots. C'est sur les quais de ce poisseux métro que nous nous sommes vus pour la dernière fois avant un bout.

A la fac, rien de nouveau: les attardés universitaires et les futurs diplômés de mon cul sont toujours au rendez-vous. Ce semestre, les deux tiers de nos notres de partiels reposent sur des dossiers plus ou moins laborieux. Les rendus étaient, pour la plupart, prévus pour aujoud'hui. Hier, j'ai rendu mon dossier de sémiologie de l'image, pour lequel il fallait faire une affiche de campagne de prévention anti drogues (j'ai choisi l'héroïne par souci de croire en ce que j'écris ;) ); on se pose tous devant un mac et on bosse sur photophop. Moi j'y suis allé que pour poser mon dossier, applatir mes calques (appaltir les différentes parties de l'image pour qu'elle se fonde en une seule), l'enregistrer sur le format qui correspond aux normes d'impressions de l'imprimeur qu'ils vont solliciter, et me casser. C'est là qu'une cruchasse de première classe se pose sur la machine d'à côté. Il me faut ici vous expliquer ma vision de cette petite: c'est le genre qui ressemble à un cochon de lait, bien dodue mais complètement ésservelé, et plus lèche cul, tu meurs. Arriviste, elle change ses points de vus selon la situation. J'ai remarqué, à mon grand regret, l'an passé, qu'elle me regardait avec une pointe d'admiration (sans doute à cause de mes résultats, mais peut être à cause de mes coups de gueules et de mes rebellions). Je me suis immédiatement dit que cette conne allait chercher à me parler, donc, me casser les b..... . Je l'évitais, évitais toute adresse verbale et l'oublais. Et voilà qu'hier, elle a trouvé ce créneau: la machine d'à côté. Elle se pose comme un coeur, et tout de suite, me parle. Elle aperçois mon dossier posé nonchalemment à côté de mon écran, et saisi l'occasion de me demander si elle peut y jetter un oeil. Moi, craf (complètement rien à foutre), je lui dit oui, et je continue ma conversation avec Julie. Elle me dit une de ces phrases vides qui saoûlent du fait que d'une, ça t'apprends rien, et de deux, vu qu'en société normalement tu réponds à quelqu'un, surtout quand il te complimente, il faut faire du social, chose que j'abhore! Bref, on serre les fesses et on sourit, et on répond aussi connement qu'on m'a parlé. Bref, je souris bêtement, et je fais hummmm. Elle voit ensuite mon affiche sur l'écran et recommance ces sots compliments; même réponse. Bref, tout au long des deux longues et inutiles heures que j'ai passé à chercher à pondre mon dossier et à m'accaparer deux pauvres minutes le prof, j'ai dû assister cette idiote. Et vas-y que je sais pas faire un acccent sur une majuscule, et vas-y que je suis tellement conne qu'on croirait que j'ai du purin dans les synapses, et vas-y que je te préviens de tous mes faits et gestes avant de les faire. Putain, je ne suis pas une assistante sociale nom de Dieu! Parfois, ma tolérance me désole. Pourquoi n'ai-je pas tout simplement dis à cette conne que je communique pas avec les êtres humains et que ses tracas ne m'intéressent pas plus que la longueur de ses poils de cul? Elle aurait été vexée et j'aurais eu la paix. Triste sociabilité.

Malheureusement, je me trouve à cours d'idées. En espérant que d'autres me viendront avant la fin des vacances. Bonne fêtes à tous