> mercredi 28 février 2007

du pigeon

Je vais ici vous conter ma dernière mésaventure, que je pense doté d'un bon potentiel de divertissement...

Tout a commencé il y a trois semaines, alors que je me trouvais chez Serena avec Raphaël, avant de sortir au caveau de la huchette. Une petite bouffe entre potes toute légère et sympa. C'est là, dans ce contexte pourtant amical qu'on commencé mes soucis; Serena, qui déménage à la fin du mois car son propriétaire à vendu l'appartement en urgence, me demande si je connais quelqu'un à Lyon (ville où elle déménage) chez qui elle pourrait entreposer quelques bagages, le temps de s'installer. Il faut savoir qu'elle ne débute son stage que le 14 mai à Lyon, et qu'entre temps, elle retroune chez ses parents en Toscane. Je lui réponds que la seule personne que je connais sur Lyon est mon ami Stéphane, et que je peux lui demander, mais que je ne lui promets rien. Quelques jours plus tard, j'ai le consentement de mon ami, et j'en informe Serena, à qui je communique le numéro de portable de Stéphane, afin qu'elle s'arrange directement avec lui. Ne voulant pas le prendre de court, je l'apelle une première fois pour arranger les premiers détails. Je n'étais pas consciente que ce n'était que le premier appel parmi une kyrielle d'autres, qui finiraient par sérieusement me prendre la tête.

Quelques jours plus tard arrive le deuxième élément perturbateur: Serena, après maintes mises en bouche, me demande si je peux l'aider à déménager. Jusqu'à là, tout va bien. Mais le problème c'est qu'elle veut déménager par le train, une location de voiture lui revenant à trop cher, étant donné qu'elle a claqué toutes ses économies dans un aller-retour en Argentine... Bref, on reste zen, on serre les fesse, et comme une conne, on accepte. J'ai toujours été une bonne pomme pour mes amis, mais j'avoue que là, je me suis bien faite enculer. Bref, j'organise tout avec Stephane, jonglant entre l'emploi du temps de chacun (entre l'une qui travail jusqu'à la veille de son état des lieux, avec des jours de congés le mercredi et le jeudi, et l'autre qui donne ou prend des cours à Chambéry et à Grenoble alors qu'il vit à Lyon, je vous laisse imaginer le bordel). Etant donné que nous devons repartir le matin à 6h avec le train, je demande à Steph si Serena peut dormir chez lui (qui habite près de la gare) afin de ne pas avoir de mauvaises surprises, ce qui, bien entendu, ne pose pas de problème... Au final, nous plannifions de partir le lundi soir pour revenir le mardi matin, assez tôt pour que Serena puisse se rendre au travail sans retard. On en a chié, on a beaucoup passé de temps à se prendre la tête, à recommencer à zéro et à téléphoner, mais on y est arrivé.

Eh bien non! Voilà la cerise sur le gâteau: Serena m'apelle quelques jours à peine avant que nous soyions supposées partir, pour me dire qu'elle préfère me supprimer du voyage, et qu'elle préfèrerait que je l'aide à porter les sacs jusqu'à la gare, et que Steph vienne la prendre à la gare, et l'aide avec ses bagages. Si c'est pas vouloir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la laitière, je vous demande ce que c'est? Halluciné du culot de Serena, je reste zen et j'acquiesse pour ne pas la décapiter par téléphone. J'apelle Steph, lui explique le foutage de gueule. Bien entendu, il est saoûlé: d'une, il va devoir passer la soirée avec une nana qu'il a jamais vu, et se faire chier à trimballer ses gros sacs jusqu'à chez lui, pour ensuite les voir s'enraciner chez lui pendant 2 mois et demi. De deux, il en a marre des changements constants de plans, et de se faire prendre pour un con. Résultat: il dit qu'il est ok pour entreposer les bagages chez lui, mais que pour le reste, elle se débrouille. Ce que je trouve sympa, compte tenu du fait que Serena n'a cessé de s'imposer (par mon biais, puisqu'elle ne l'a jamais appelé) et ce sans prendre de gants.

Voulant avertir Serena de mon ras-le-bol en face, fidèle à moi-même, je lui donne rendez-vous le lendemain par texto. Elle m'apelle, me demande ce qui se passe. Je lui répond que je préfèrerais lui en parler en face, mais elle insiste. Je lui donne donc un avant goût en lui annonçant que pour Steph, elle peut oublier, il veut plus s'en mêler, si ce n'est pour l'entreposage des valises. Elle se permet de dire un "super" qui laissait sous-entendre "super sympa", "qu'est-ce que je fais moi maintenant?". Froide, je me contente de passivement l'écouter chercher une solution, et je lui dis que je passerais le lendemain soir chez elle, afin de mettre tout ça à plat. Finalement, le lendemain, elle m'annonce à 14h qu'il faut que je passe avant 17h chez elle, alors qu'elle sait pertinemment que je travaille pendant l'après-midi sur un dossier avec une copine de la fac. Je lui répond que 17h c'est pas faisable, alors elle propose 18h30; même chose, pas faisable. Elle en conclu qu'on finira au téléphone, car elle ne sera pas chez elle avant 20h. Je ne répond pas, attendant de voir où j'en serais à ce moment là. Au final, 20h, c'était parfait pour moi, alors, je l'apelle et lui dis que je vais passer. Je dois avouer que je m'étais plus ou moins faite à l'idée que j'allais lui remonter les bretelles sévère.

J'arrive en bas de sa porte, et comme d'habitude, je l'apelle pour avoir les digicodes; c'est là qu'elle m'annonce qu'il y a un ami avec elle... Si elle croit que ça va lui éviter la confrontation, elle se met le doigt dans l'oeil. Je monte, et nous buvons des verres avec son ami (il n'a rien à voir là dedans, ce n'est pas à lui de payer pour les erreurs et la lâcheté de Serena). La soirée se passe bien, mais le temps avance, et je travaille le lendemain de l'autre côté de la ville à 8h30. Puis arrive un voisin du dessous. Là, j'en ai marre, je l'isole dans la salle de bain, et je lui dit calmement mais fermement ce que je pense: qu'elle a commencé par me demander un service assez colossal, qu'elle s'arrange pour que j'organise tout à mes frais, pour finir par me jetter une fois qu'elle a eu ce qu'elle veut, et que je trouve ça carrement pas éthique, pas sympa et profiteur. Je joue la carte de la morale, et lui annonce qu'il ne faut pas aller trop loin quand on demande un service: on est arrangeant (et pas l'inverse), on fait des compromis pour simplifier la vie à la personne qui rend service, et on lui demande pas 4 services dans la foulée, pour finir par les chier au nez. Elle écoute, inquiète, honteuse, ce discours que je lui tiens. Là les cours de management reviennent au galop, et je tente d'arrondir les angles pour ne pas non plus qu'elle se mette à chialer devant moi. Heureusement, elle comprend et admet aussitôt qu'elle a été trop loin, et qu'elle ne demandera pas son aide à Steph en fin de comptes. Bref, affaire réglée.

Non, non... Toujours pas. Lundi, j'ai bien porté ses foutus bagages hyper lourds jusqu'à la gare... Pour vous donner une idée: un sac de voyage normal (sans roulettes), un gros sac bleu ikéa rempli à ras-bord, et la malette de couteaux de cuisine, tout ça rien que pour moi. Evidemment, je me suis coltiné les plus lourds (sauf pour la malette qui était moins lourde que son équivalent en bagage peu encombrant). Inutile de vous dire que quand les portes du tgv en partance pour Lyon se sont fermées, j'ai eu l'impression que j'avais perdu 10 kilos tellement j'étais soulagée à l'idée que tout ça était derrière moi.

Voilà donc comment la conne de nat, toujours trop bonne pour ses amis s'est encore une fois faite prendre pour une bille. Question d'habitude, me direz-vous...

> mardi 20 février 2007

Bel imaginaire

Il est de ces jours où l'on se prend à rêver au gré d'une belle mélodie. Cette mélodie inspire l'imaginaire, vous berce et vous entraîne dans des souvenirs. Je me suis mise à rêver ce soir, dans la pénombre de mon appartement, à pleins de petits moments insignifiants et pourtant si indispensables pour moi. Et oui, j'ai la présomption de penser parfois que ma vie n'est pas si futile, petite, sans valeur. Je suis sûre que vous avez déjà expérimenté de tels instants, où l'on se dit que finalement, ces petits moments que forment la vie de l'Homme lambda, nous autres anonymes, méritent autant d'être racontés au monde, à qui veut bien le lire, que ceux de Kurt Cobain, Diana ou encore Napoléon III. Pourquoi faut-il être connu pour avoir de l'importance?

Cette douce évasion lyrique a étincelé alors qu'une musique du "Seigneur des Anneaux" où Enya fait une apparition. Il faut savoir que petite fille, j'ai eu un gros coup de coeur pour Enya, dont la musique ma parraissait enchanteresse, et capable de susciter des émotions quasi irréelles. Et parfois je me surprend à vouloir replonger dans son univers féerique, peut être par mélancolie. Et c'est justement la mélancolie qui s'est emparée de moi et qui m'a plongée dans les abysse de lointains souvenirs. J'ai été frappé par la nature des souvenirs que j'ai cherché à me remémorer: ce ne sont que de brefs instants, presque impalpables, et pas du tout officiels; des moments qui normalement ne sont pas forcement mémorisés, mais d'une telle simplicité, emprunts d'un bonheur régulier et précieux, qui vaut plus que les artifices de certains bonheurs prévisibles. J'étais en quête de sincérité, de spontanéité enfantine.

Parmi les moments qui me sont revenus, il y avait de tous, de tout, et toutes les périodes de ma vie. Pour chercher plus loin, je pensais aux endroits où j'ai vécu, aux gens que j'ai connu, à des parfums, des sensations ou encore des sons qui ont impreigné ma mémoire sans que je ne m'en doute. Et c'est là que des vacances avec une amie d'enfance à Pléneuf val andré me sont revenus, suivis de mon premier cours d'équitation à Boissy, puis du jardin de la maison en Angleterre, de la douce expression du visage de Sue, le jour où je suis tombée en moto avec papa, les après midis passées à faire des aller-retours dans le jardin en Bretagne, suivie des chatons, le jour où j'ai quitté la gare de Rennes, Emilie me regardant sur le quai, le jour où j'ai dansé sur scène pour la St Loup, le voyage en Auvergne, le pique-nique avec Emilie sur la plage au bord de la route pour aller à Landrelec, maman qui me coiffe le matin dans la cuisine à Boissy, la vallé du Perrier, les rigolades avec Emilie au lycée, les jeux dans la cour d'école en maternelle à Hign Lane, les couchers de soleil vue de la chambre à Kermoroc'h, les soirées à Bardos, maman et moi qui marchons sur l'avenue à Denia, la première fois que j'ai levé les yeux sur la verrière du musée d'Orsay, la première fois que j'ai vu marsu, les séances de spiritisme avec Gaël et Anaïs, SMN, mes après-midi à jouer du Yann Tiersen sur le synthé de Ghis, les tomates de la serre près de la vallée, les baignades dans les cascades au Pays-Basque, le chaulage des murs de ma chambre, le gravy de Sue et le gigot de mamie, ma professeure de CM1 qui m'explique les divisions, le fest-noz du Cap Fréhel, l'odeur des bougies tout juste éteintes, l'odeur de vieilli au retour des vacances...

Voilà un bref échantillon de mes vagabondages dans le temps. Preuve qu'il n'est nul besoins d'une machine pour se plonger dans le passé, seul suffit des conditions optimale, un brin de mélancolie et un mémoire bien remplie. A qui le tour? ;)

Le cauchemar de Darwin

J'ai récemment vu le documentaire "Le cauchemar de Darwin", et je dois avouer que je l'ai trouvé saisissant de simplicité, et d'autant plus dur de par ce fait. Pendant une heure et 45 minutes, les reporters suivent quelques personnes vivant ou travaillant autour du lac victoria en Tanzanie. Là, à Mwanza, petite bourgade du bord du lac, le poisson est supposé être l'élément bienfaiteur venu du ciel pour sauver ces malheureux et donner de l'emploi au riverains, sachant que la Perche a été implantée dans le lac par mégarde et à éradiqué toutes les autres espèces qui maintenaient l'équilibre de cet écosystème. Mais le doute s'immisce peu à peu. Au départ, on suit quelques pêcheurs, des industriels liés à la préparation du poisson pour l'exportation, les veuves des pêcheurs, leurs orphelins, et un gardien de l'institut de recherche lié au poisson que l'on verra régulièrement jusqu'à la fin. Les femmes se prostituent pour survivre si elles ne parviennent pas à trouver un emploi lié au poisson, les enfants, éclopés, drogués au polystirène fondu, et affamés, vivent dans la rue selon la loi de la jungle. Les hommes meurent à la pêche ou s'y consacrent pour nourrir leur famille. Les industriels et les pilotes se font du beurre, et semblent être les seules rares personnes à vivre dans des conditions que nous qualifierions de "normales". Les pilotes russes sont de gros pleins de soupe qui transportent le poisson en Europe tous les jours et se payent des putes locales. Il sont passés par l'Irak, l'Angola, le Zaire et d'autre pays parmi lesquels sont situés les confilts les plus sanglants du monde. Quand on leur pose la question de leur cargaison à l'aller vers l'Afrique, ils sont évasifs et balbutient qu'ils ne savent pas ce qu'ils transportent.

C'est là que l'on comprend que le but de ce reportage n'est pas seulement de témoigner de la précarité du peuple de cette région de Tanzanie, qui sans doute reflète toutes les régions centre africaines, mais bien de dénoncer le traffic d'armes illégal entre l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Entre les scènes où les gens ennoncent, dans la plus pure simplicité, les malheurs qui les ont frappés et continuent malgré tout d'affirmer que leur vie est bonne, et les scènes où les autorités locales frappent à coups de poing des enfants à peine âgés de dix ans, ce reportage demande un estomac solide et une sensibilité modérée.

Je vous conseille donc, si vous avez l'occasion au passage de visionner ce documentaire qui en dit long sans avoir recours à l'éternelle mise en scène destinée à nous appitoyer, de le visionner. Ici, nul besoin de mise en scène, la vérité est bien assez criante par elle-même... Je n'en dis pas plus.

> lundi 19 février 2007

Le bistrot d'Henri

Nous sommes allé hier midi nous restaurer dans un petit bistrot aux airs de bouchon lyonnais, dans les petites rues étroites proches de St Sulpice, plus précisemment la rue princesse. Ce n'est pas déçus que nous avons quitté l'établissement plus tard dans l'après-midi. En effet, mieux vaut réserver, surtout le week end, car le bistrot est éxigüe et les clients nombreux. Pas étonnant car le décor est à la fois simple et chaleureux, le service sincère et accueillant et les mets de qualité et généreusement servis. Le patron, un trentenaire à la panse bien remplie, au sourire et à le verbe facile, est un petit bonhomme mi parisien mi annécien qui vous accueille comme des invités. Une petite maison très sympathique dont vous sortirez à prix raisonnables et satisfaits.

Un adresse que je vous conseille donc vivement si vous êtes de ceux qui aiment les bistrots sans prétentions ni manières, où l'on se gloutonne à souhaits à prix modérés (20 euros par personne avec le vin) dans un des quartiers les plus sympas de paris. Bonne dégustation!

Le bistrot d'Henri, 16 rue princesse, 75006 Paris, Tel : 01 46 33 51 12, Fax : 01 40 46 02 17

Chez Clément

Nous avons attérit il y a quelques soirs dans la chaîne haut de gamme de restaurants "Chez Clément", boulevard beaumarchais. Alors que je partais un peu méfiante, cette brasserie me rapellant le premier restaurant où j'ai travaillé en tant que commis de salle, je me suis vite rendue compte que j'étais dans l'erreur. En effet, à peine quelques minutes que nous étions entrés qu'on nous installe à une table isolée du reste du restaurant, une sorte de salle vip. Puis les serveurs se montrent tous plus intentionnés les uns que les autres. Seulement quelques minutes après la prise de commande, les entrées sont servies: du feuilleté au chèvre et miel, aux raviolles de crabes à la sauce aux champignons, en passant par les huitres, tout était frais, savoureux et rafiné. Puis vinrent les plats, un peu plus longs à venir mais tout aussi satisfaisants. Mon magret de canard était légèrement gras, mais la viande était tendre, la sauce onctueuse et exquise, le tout sans être écoeurant. Bref, nous avons tous été satisfaits. Mais c'est à la fin que les surprises les plus hors du commun sont survenues: le garçon nous apporte la note, et se rend compte qu'il a oublié de facturer les deux pots de vin. Il dit que ce n'est pas grave, donc, qu'il les offre. Puis nous payons et restons discuter quelques minutes. Là notre garçon et un de ces collègues nous interprètent un squetche sur comment servir bien, et une offre de champagne est lancée par l'un d'eux au milieu de la prestation. Bien entendu, nous le prenons à la légère, en accord avec le ton, mais c'est là que le jeune homme arrive avec 5 verres de champagne (contenance d'une demi coupe de champagne chacun) et nous dit: " non, restez-là, quand je dis que j'offre le champagne, je ne parle pas à la légère" alors que nous étions sur notre chemin vers la sortie. Nous nous sommes donc réinstallés pour siroter ces brevages avant de partir, l'estomac bien rempli et le sourire aux lèvres. Les serveurs y ont gagné plus de pourboires... :)

Bref, une bonne adresse, en tout cas pour le restaurant du boulevard beaumarchais.

> vendredi 9 février 2007

du film d'animation

Voici une semaine maintenant que j'ai eu la bonne nouvelle: nous allons devoir réaliser un petit film d'animation pour la fin du semestre. Je vous vois déjà protester et affirmer que c'est super comme boulot, en quoi je suis d'accord, montage mis à part (le montage demande une patience qui m'est inssuportable). Mais il vous faut aussi considérer le contexte d'élaboration: la plupart des élèves de la classe n'ont jamais été mis en contact avec la production audiovisuelle, ou avec des films d'animation moins médiatisés que ceux de disney, pixar, dreamworks ou encore altmann. Ce qui veut dire qu'il ne se baseront principalement que sur les quelques projections qu'on nous a faites le jour où on nous a présenté le sujet pour faire leur film. Deuxièmement, niveau matos, ils n'ont rien, ce qui entend que nous devons réaliser le film avec des appareils photos numériques, sachant qu'il n'y a pas plus instable que ces appareils en ce qui concerne la capture de la lumière, sans compter une qualité d'image toute relative pour les modèles pour particuliers, surtout sans le flash. Pour la capture de sons, ils ont prévu des micros d'ordinateurs comme ceux que tout un chacun utilise pour parler à travers skype ou speechissimo... Ouais ouais ouais!

Autre bémol, on a pas de contrainte de sujet, ce qui peut parraître bien, mais qui en fait rend encore plus difficile la découverte de l'idée pour le scénario; on n'a qu'une minute et quatre images par secondes pour faire notre film. Là encore, ça peut parraître un avantage, mais tout comme en littérature, la synthèse se doit d'être complète et efficace tout en se contentant de l'essentiel, ce qui est bien plus difficile que d'avoir le luxe de pouvoir s'étaller pour arriver à sa conclusion. Nous voilà donc à devoir pondre en deux semaines un synopsis ou une ébauche de celui-ci dans ces conditions difficiles, et sans formation ou même initiation de quelque sorte. Personnellement, ayant fait deux ans de cinéma en option au lycée, je ne suis pas une pro, très loin de là, mais je peux me faire une idée de l'ampleur de la tâche et des galères qui peuvent nous pourrir la vie, surtout en fin de semestre, quand les profs seront noyés sous les demandes à la rescousse et que l'échéance des examens nous mettra la pression.

Je viens là de vous décrire le contenu de notre cours intitulé "approche du multimédia". Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que le multimédia est ici envisagé sous un angle très spécifique, et surtout que compte tenu de notre fillière "information et communication", je ne vois pas ce que viens faire la réalisation d'un film d'animation dans notre cursus, bien que je ne nie pas que ça soit intéressant. Bref, après réflexion, j'envisage ce travail d'un oeil plus optimiste, mais je ne perds pas de temps pour me mettre à la tâche, étant consciente de ce qui nous attend.

Dernier élément perturbateur: ayant affirmé mon oposition au fait de devoir travailler par groupe de 4, et ainsi confirmé ma tendance associale, nous nous retrouvons, Julie et moi, à devoir prouver ce qu'on a dans le ventre afin de ne pas se retrouver à devoir faire du social avec ces attardés incrédules et branleurs. Personnellement, je ne me fais aucun souci quant au succès de cette démonstration, mais je trouve tout de même la contrainte non négligeable.

Bref, voilà pour les malheurs de Sophie ;)

la fête inattendue

J'ai reçu il y a deux jours un petit texto m'invitant à la cremaillère de Léonard, mon ami brésilien de la fac, qui l'a quitté (comme c'est étonnant...) pour intégrer l'école d'archi de son cousin et entamer une formation de théâtre. Inutile de vous dire que cette alternance n'est pas de tout repos. Bref, nous sommes allés hier soir à cette soirée, le pas timide, puisque malgré mon amitié pour Léonard, je ne peux nier le caractère inaudible de la plupart de la musique qu'il écoute, et je me trouve souvent un peu à côté de la plaque lorsqu'il se trouve en compagnie de ses vieux amis brésiliens, avec qui il partage une histoire plus ancienne, et bien entendu, la langue maternelle.

Il s'est avéré que ces appréhensions n'avaient pas lieu d'être, puisque la soirée était très sympa du fait de la masse de gens différents qui s'y est assemblée. J'ai ainsi parlé à une quinzaine de personnes de tout et de rien, pour mon plus grand plaisir, et découvert des gens interressants et relax. Alors que Bastien préparait des ti-punch mielleux et exquis, que Julien évitait une foule qu'il ne sentait pas et que Marsu faisait preuve de volubilité avec ces messieurs, je vagabondais d'un groupe à l'autre, parlant tantôt de mon parcours scolaire relativement chaotique avec Nicolas, tantôt des travaux d'architecture avec ces dames dont je ne me souviens pas du nom, débattant de la navrante quarance de culture générale des élèves de Paris 13 avec Philippe ou encore partageant mon expérience de prépa d'arts plastiques avec Anne-Caroline. Voilà pour le panorama.

Maintenant le décor: paris 7ème, à deux pas de la tour eiffel, dont la vue est vraiment imprenable dans la rue où se trouve l'immeuble (je vous rassure, il n'a pas de fenêtre qui donne sur la rue), sachant qu'en général, l'admiration acquiessé de tous pour la tour eiffel me gave, et du même coup le monument en soi aussi. Le seul bémol c'est le côté mort de ce quartier friqué où les commerces ou lieux de détente sont plus rares, et surtout moins abordables niveau prix. L'appart? Un petit deux pièces classique mais agréable et en bon état. Bref, pas de quoi se plaindre. :)

Nous avons fini bien ronds en petit comité (la grande majorité du groupe étant parti finir la nuit en boîte vers Montparnasse) à finir les quelques bouteilles qui n'avaient pas été vidées et à faire un jeu à boire aux tendances "action-vérité", sans les gages, mais avec de la picole. Je suis plus que réticente à participer aux jeux à boire, mais quand je ne suis pas en terrain familier, je me plie si le jeu n'est pas trop débile (je sais c'est rare). Enfin, nous sommes partis vers 2h30, bien blasés d'être dans un lieu mal désservi par les transports, puisqu'il nous a fallut 20 minutes de marche pour atteindre les Champs Elysées et donc, le bus de nuit le plus proche. Mais nous avons eu de la chance dans notre malheur, puisque le bus amenant à Chatelet est arrivé quasi immédiatement, et celui pour Villejuif après 10 minutes d'attente. Bref, nous sommes arrivés à la maison à 4h, pire que creuvés (d'autant que je m'étais levée à 6h pour aller en cours le matin).

Enfin, un soirée réussie contre toute attente, et rafraîchissante par les nouvelles têtes. A consommer sans modération :)

> vendredi 2 février 2007

enculers de prospecteurs publicitaires

J'imagine que vous avez tous été confrontés à ces saloperies de publicités qui polluent les boîtes aux lettres des particuliers. Je ne parle pas des catalogues carrefour ou autre chaîne de supermarché, mais des publicités pour les entreprises de services locales.

Je fais parti des gens qui refusent la publicité dans leur boîte aux lettres, et qui l'indiquent clairement sur la boîte. Je les refuse pour des raisons de principe (je ne suis pas fan de la publicité en général) et écologique, tout ce papier gâché pour vous présenter les promotion de l'offre de tous ces chaînes et entreprises, je trouve que c'est une perte d'argent et de ressources.

Bref, cela implique que le postier ne doit pas me gratifier de ces catalogues de publicité, et que toute publicité non adressée (c'est à dire, sur laquelle ne figure pas vos noms et adresse sur l'emballage) sont strictement interdites. Les prospecteurs qui sont payés à se balader pour gaver nos boîtes de pub locale sont les principaux concernés par l'indication sur ma boîte aux lettres. Apparemment ces cons ne savent pas lire, s'en foutent ou ignorent la loi, puisqu'il ne se gênent pas pour alègrement fourrer ma boîtte de leurs friandises empoisonnées. Je dois souligner que les agences immobilières sont les plus hargneuse en matière de publicité locale, ainsi que les chaînes de restauration, comme pizza hut. Au départ, ça ne me dérangeait qu'un peu de retrouver de la publicité dans ma boîte. Mais j'ai pu constater que c'était régulier, et ça a commencé à me titiller, jusqu'à ce qu'un jour je vois ces salops de prospecteurs silloner ma rue, alors que je rentrais des courses. Je les spotais, prête à bondir sur le malheureux qui aurait l'idée de glisser une feuille dans la mienne. Heureusement pour eux, personne ne s'y est risqué, mais quand je suis redescendue pour prendre le courrier, j'ai trouvé 3 différentes pubs d'agences immobilières. Là c'était la goutte d'eau, j'ai écris un texte peu engageant destiné aux prospecteurs, illustré des logos des agences immobilières, et bizarrement, les prospectus se sont faits plus rares. Cependant, petit à petit, ils ont dû s'habituer au mot, et j'ai de nouveau retrouvé un prospectus d'agence immobilière.

Je me trouve du fait devant un dilemme: dois-je collectionner pendant quelques semaines les prospectus de cette agence dissidente, et finir pas me pointer dans leur agence (devant laquelle je passe tous les jours ou presque) et rentrer pour leur rendre leur "biens" et spécifier que leur action est illégale (dans le cas où la pub est refusée dans la boîte, selon le droit d'opposition) et qu'elle est de surcroît à la fois emmerdante et intrusive, sans ommettre de leur communiquer mon nom et adresse pour qu'ils sachent qu'il est inutile de récidiver. Ou dois-je afficher un nouveau mot, plus agressif? En fait, radicalement plus agressif, et ainsi, bien plus percutant? J'hésite. Remarquez, qui m'empêche de faire les deux? :) Pourquoi se priver des bonnes choses?

> jeudi 1 février 2007

deux de tens' passe en caisse

J'ai été sujette l'autre jour à une de ces subites envies qui vous obsèdent jusqu'à ce que vous y cédiez: une envie de café et de cake. Le problème c'est que je n'avais pas la motivation pour faire une virée au jardin du luxembourt pour prendre mon mocaccino et mon muffin chocolat blanc, myrtilles ou belle hélène au colombus café. Je suis donc descendu au petit supermarché du coin pour prendre un bon vieux "maman gâteau alsa" ou équivalent, un cappuccino et une bombe de chantilly plastique. Me voilà à la caisse, en pleine après midi de semaine, donc à priori pas trop bondées. Une fois mon tour arrivé, la caissière me damande si je compte payer par carte. Je répond que les espèces feront l'affaire pour mes 3 articles. Elle me faire remarquer que cette caisse est réservée au règlement par chèque ou carte bancaire. GGGGRRRRRR. Sourire de bienveillance, je me tire, je vais à une autre caisse en faisant bien attention de tomber sur un soeur jumelle aussi sélective. Puis au moment où je me décide pour l'un ou pour l'autre, une nouvelle caisse est ouverte par une des vétérantes du magasin. J'y file, seulement précédée d'un gars avec deux packs d'eau.

Il n'y avait qu'un seul élément qui m'avait échappé: derrière la fine vétérante se cachait une grosse bleue. Premier jour de caisse d'une grosse mama black, je vous laisse imaginer le tableau. Sans compter la compréhensible hésitation de cette caissière, je remarque des petites conneries qu'une autre plus expérimentée ne ferait pas: le gars avec ces deux packs identiques; elle passe le premier pack avec le code barre puis le second de la même manière. Pourquoi se faire chier à soulever et pivoter le lourd pack d'eau alors qu'il lui suffit d'appuyer sur la touche 2. Puis vient mon tour. Elle passe les articles, me demande les 6,29� que je lui dois. Je lui donne 6,50�/ Comme la gourde qu'elle est, au lieu de taper le montant de la somme que je lui ai donnée, elle tape le montant à payer. Résultat, il y a marqué " à rendre" 0,00�, la caisse s'ouvre et elle la referme immédiatement. C'est seulement après, quand elle se rend compte qu'elle a oublié de rentrer la tune dans la caisse, qu'elle s'apperçoit qu'elle a aussi mal gérée l'affaire et qu'elle me dois 21 centîmes. Confuse, mais pas stressée, elle me dis qu'elle va vite passer le client suivant et me rendra la monnaie après. Sourire complaisant numéro 2 et sang qui boue un peu plus.

Je sais ce que vous allez vous dire: pourquoi se faire chier à attendre 20 pauvres centîmes pendant 5 minutes? Parce que c'est le début de la richesse, et que j'ai déjà payé suffisamment cher comme ça pour 3 articles pour pas laisser une pourboire, surtout avec une gussonne pareille.

Mais ce n'est pas fini dans les conneries. Un fillet d'oignons ne passe pas avec le code barre. N'importe quelle personne qui a mis les pied plus de trois fois dans un supermarché sait qu'un code barre qui ne passe pas au laser est à taper manuellement. Déjà elle met trois plombes à se dire qu'en effet, elle peut le taper, puis une fois qu'elle a bien pris son temps pour taper la dizaine de chiffres (quand même!) du code, elle tape sur une mauvaise touche qui annule tout. GGGGGGGGGGGGGGGGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR. Le sourire complaisant commence à s'effacer pour laisser place à l'agaçement croissant et à la consternation face à une telle stupidité.

Bref, elle met encore trois nouvelles plombes pour se décider à avouer son erreur (et encore, elle a pas avoué les autres) à une caissière expérimentée qui s'occupait non loin de là. Celle-ci, n'ayant pas bien saisi les propos de mama deux de tens', part en rayon pour voir le prix. Puis une fois de retour et plus proche, elle comprend le problème de mama. Elle lui explique qu'elle peut entrer le code barre manuellement.

Moi je me dis à ce moment là une chose: maintenant qu'elle a vadrouillé pour chercher le prix de l'article, pourquoi ne pas éviter de nous faire perdre encore plus de temps et entrer directement le prix? Non, la caissière vétérante tient à montrer à l'atrophié des neurones comment taper le code barre....

Enfin, l'autre gars va pour payer, quand il sort les coupons de réduction. GGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR Là, je me suis tout de suite doutée qu'elle n'avait pas idée de comment prendre en compte ces réductions. Elle continue à prendre cet air d'enfant dans l'embarras qui gigotte comme s'il avait envie de faire pipi, et fini par se décider à demander à sa collègue de devant comment les entrer dans la machine. Personnelement je savais qu'il fallait les scanner aussi, et pourtant je n'ai jamais été caissière. Bref, elle finit par entrer ces putains de coupons et pouvoir ouvrir sa caisse.

C'est à ce moment précis, où la fumée sortais de mes oreilles (il est bien connu qu'après une attente peinible, ce sont les derniers instants les plus insoutenables, quand on prend conscience que la délivrance est proche), qu'elle marmonne un truc en tripottant l'argent que je lui avait donné. Dans le doute, je dis que oui, je sais qu'elle me dois 21 centîmes. Elle recommence à marmoner, me tendant l'argent que je lui avais donné. Là, je commence à m'énerver, et je reprends l'argent, et je compte devant elle, 5 (le billet), 6 (une pièce d'un euro) et 6,50 (une pièce de cinquant centîmes, donc plus que 6,29 que je vous dois, donc, ya pas de problème!! Là elle sourit et dis, " non , je vous ai dit que je vous dois 21 centîmes". Sur le cul de l'inutilité de cette phrase, et du fait que je n'ai toujours pas ma putain de monnaie, je me dis que m'énerver pour cette écervelée, c'est vraiment un gaspi d'énergie, et que le plus tôt je me serais cassée, le mieux ça sera. Sourire complaisant numéro 3. Je fais "ahhhh", tout en pensant que s'il lui a fallut dix minutes pour calculer ça, c'est pas pour autant qu'il faut qu'elle croît qu'il m'en faut autant... Finalement, elle me rend ces putains de 21 centîmes et je peux enfin me tirer de là.

Moralité: ne jamais penser qu'une caisse où il n'y a qu'un seul client et une nouvelle caissière ira plus vite qu'une caisse où il y a 3 clients et une caissière expérimentée. Surtout si c'est fat mama 2 de tens' qui joue la newbie.... Remarque: putain, j'en aurais chié pour avoir un gâteau et un café.

le retour au net

Comme vous l'aurez sans doute remarqué, j'ai posé aujourd'hui plus de billets que pendant les deux derniers mois. Il y a une raison fort simple à cela: j'ai enfin reçu ma freebox, donc, j'aurais enfin un accès certains (sauf problème technique du réseau) à Internet. J'espère ne plus avoir d'élipses temporelles aussi cruelles à l'avenir.

Do you want to danse?

Alors que je me trouvais au caveau de la Huchette, à St Michel, club de jazz qui ne paye pas de mine de l'extérieur mais qui s'avère être en fait un club d'une rare qualité, accompagnée de Serena et de Raphaël, mes compères de l'école culinaire à Lyon, et compagnons de jazz, la piste de danse ne désemplit pas, pour mon plus grand bonheur. Voir des gens simples danser, s'amuser tout en respectant la solennité de l'art, m'a profondément émue. Je ne trouve rien de plus fascinant que l'ambiance presque bucolique qui règne dans les bons clubs de jazz. La fumée de cigarette embaume l'air et accentue l'air déjà mystérieux prêté au décor par le côté souterrain et les vieilles pierres voutées, les banquettes de cuire rouge et les petites tables de bois sont usées par le défilement sans fin des convives, et les musiciens, tout droit sortis des années 50, s'appliquent à jouer de l'authentique jazz sans l'aide d'effet lumineux.

Bien que la conversation avec mes amis ne manquait pas d'inspiration, je me suis retrouvée omnubilée par les va-et-vient et la précision des danseurs, dont les pieds se positionnaient avec une précision inconsciente alors qu'ils ne prenaient jamais de pause. C'est aussi le plaisir discret qui semblait enflammer le coeur et le corps de ces personnes qui fait chaud au coeur. Etant donné mon grand goût pour la danse, je ne peux que partager leur plaisir.

C'est après pas mal de vin (rouge sur blanc, tout fou l'c...) qu'un homme à la bedaine généreuse mais à l'habit soigné m'invita à danser. Je dois avouer que je crevais d'envie d'aller danser, mais que n'étant pas du tout initiée au swing (sauf quand j'étais petite avec mon père) et n'ayant à disposition que Raphaël qui d'une n'aime pas de danser, et de deux trouve le swing ringard, je me voyais mal aller me dénicher un cavalier comme je le ferais dans une situation où la danse m'est plus familière. Ceci dit, j'ai prévenu de mon ignorance en la matière au cavalier, qui n'y a pas vu un problème et m'a proposé de s'entrainer cinq minutes dans la salle en retrait. C'est donc ce que nous avons fait, et quelques minutes plus tard, nous nous lançions sur la piste. On m'a complimenté sur ma performance pourtant pas tout à fait contrôlée, mais je dois dire qu'à force d'observer les autres danseurs en début de soirée, je ne me lançais pas tout à fait à tatons.

Bref, un moment sympathique qui n'a pas manqué de me rapeller mes début en danse bretonne. Je me suis aussi dit que les cours de danse proposés au caveau de la huchette étaient sans doute des cours de swing entre autres, et que je venais de me payer un cours gratiuit au bras d'un initié. Que demande le peuple?

Le caveau de la Huchette

Jamais je n'aurais cru expérimenter le bonheur de vous "dévoiler" (l'établissement n'étant pas inconnu des différents guides de sorties) l'adresse d'un club de jazz parisien digne de ce nom. Depuis mon départ de Lyon, je n'ai pu trouver un équivalent à notre fétiche club de jazz, le Hot Club, situé rue lanterne dans le 1er ou 2ème arrondissement de Lyon. Cette petite cave pleine de caractère s'est enfin trouvée une petite soeur: le caveau de la Huchette, situé rue de la Huchette, dans le 5ème arrondissement, en plein coeur de St Michel, proche de Notre Dame de Paris. Certes, au caveau, je n'ai pu retrouver le petit comptoir bon marché où la simplicité était de mise (bières: une blonde, une rousse, une brune; vin: un blanc, un rouge; softs: coca, eau) et où le barman avait des airs de Woody Allen. Cependant, j'ai retrouvé un barman âgé et sympathique, des gens sans sophistication et passionnés de cette musique unique et de l'univers vaporeux qui semble la mettre en scène. Car c'est bien d'une mise en scène qu'il s'agit dans les clubs de jazz. Je me plais souvent à imaginer les femmes en robes à ceinture haute et aux tissus légers pliées à la manière des soufflets, la coiffure frisée au fer et aux bigoudis, parées de long gants et de chaussure assorties, et les hommes en costume avec la cravate déssérrée, laissant apparaître les premiers poils de leur torse derrière les boutons ouverts du haut de leur chemise, et un veston de flanelle, le chapeau melon ou de feutre mou vissé sur la tête, alors qu'une cigarette s'accroche à leur lèvres et que leur visage exprime la fièreté de l'amateur de jazz ou du bon danseur. Une époque révolue qui semble ne manquer que de la mode vestimentaire et d'une sonorisation plus ancienne pour renaître dans ces caves feutrées où s'enfoncent les amateurs et musiciens, pour partager un moment de plaisir dans une franchise déguisée, mi-figue mi-raisin.

Bref, un club au décor fidèle aux clubs d'antan, au personnel accueillant et carismatique et à prix raisonnable puisque l'entrée varie de 9 à 13 euros. Les boissons sont en revanche le principal revenu de l'établissement qui propose une carte variée mais onéreuse. Tant pis, Paris est toujours chère ou presque, d'autant plus quand on fréquente des établissement de ce type qui, sans compter leur renommée, sont cher pour la catégorie à laquelle ils appartiennent. Des cours de danse y sont proposés, et la piste de danse est régulièrement à disposition des clients. Une adresse comme je les apprécie et où je vous encourage à aller voyager à l'occasion d'une balade à St Michel, si vous êtes de la tribu jazz.

le moralisateur immoral

Avez-vous déjà remarqué à quel point ce sont souvent les gens qui reprochent le plus de choses aux autres qui sont les plus gros incivils? J'ai eu ce week end l'occasion de confirmer cette tendance agaçante.

Petit état des lieux: il s'agit d'un petit carrefour banal. Une route toute droite à sens unique se voit munie d'un feu là où débouche une petite rue. Bien que la première rue soit toute droite, la plupart des véhicules prennent à droite au feu pour s'engager dans la rue attenante. Bien entendu, un passage clouté permet aux piétons de continuer tout droit. Et vous connaissez le processus, les feux d'une route et d'un passage clouté parallèles sont simultanés: quant l'un est vert, l'autre aussi. Eh bien me voilà voulant traverser la rue en toute légalité, quand une de ces voitures débouche de la rue droite pour tourner, et fait vrombir son moteur pendant que je traverse (je tiens à préciser que je marche rapidement, pas comme les piétons que Bigard décrit dans un de ses squetchs...). Je lui montre que mon feu est aussi vert que le sien, et qu'il n'a donc rien à "dire".

Là cet enfariné s'arrête, me lançant un regard hostile dans le rétroviseur. Je continue à lui montrer, un peu plus emmerdée cette fois par l'insistance d'un blaireau fier qui refuse qu'on dérange sa sainteté que la loi ne concerne pas. Le voyant figé dans son rétro, presque paralysé, mais toujours aussi hostile, je ne vois pas l'intérêt de pousser cette altercation plus avant. C'est un crétin, c'est tout, on ne peut rien pour lui.

Ce doux moment s'est achevé pour moi sur un bonus, quelques mètres plus loin, quand le gus devant moi s'est senti à l'aise, et a cherché à jouer les "charmants" des trottoirs villejuifois. L'après midi s'annonçait spirituelle...

vortex