Qui a dit que les examens se déroulent dans le silence total, sous peine d'interdiction d'accès à tout examen pendant cinq ans? Qui a dit qu'ils étaient surveillés d'un bout à l'autre, et que l'identité de l'étudiant devait être vérifiée à l'aide d'une pièce d'identité? Venez donc dans le monde merveilleux de la fac de Villetaneuse, en première année de licence info-com, et vous verrez que tout ça n'est qu'un vieux mythe oublié, ou presque, puisque seule une de mes six épreuves passées cette semaine se sont déroulées dans les règles. Dans cette nouvelles cour des miracles, tout est permis, tout est remanié, et tout perd son sens.

Si ce n'est pas un sujet constitué d'une question déjà vue dans l'exercice de préparation aux examens d'il y a un mois, c'est les surveillants (qui sont aussi nos profs, accessoirement, donc, pas des jeunes blasés par leur métier précaire de surveillant) qui vont faire un tour (peut être avaient-ils mieux à faire, je ne sais pas après tout...) ou une prof qui n'utilise pas les copies officielles et nous donne un plan avant que nous ne commencions, et des clés pour ne pas passer à côté de ce qui est demandé. C'est certes aimable à lui, mais n'est ce pas un peu contre le principe même des examens? Déjà qu'on a droit à nos cours pendant cette épreuve, mais en plus on a des conseils directs sur le sujet. Bonjour la difficulté de l'épreuve! Voilà pour ce qui est de la part institutionnelle des examens. Hors du commun, vous avouerez.

Mais il y a aussi la part informelle, à savoir les élèves, qui eux n'éteignent pas leur portable, alors qu'on le leur avait clairement demandé en début d'épreuve (d'une, je considère que l'on devrait y penser de nous même, et de deux, malgré la requête, certains sont encore assez demeurés pour ne pas le faire, ou encore assez irrespectueux pour ignorer cette directive), qui ne se gênent pas pour parler carrement à voix haute, pour ricaner comme les poulets qu'ils sont et ainsi nous faire un gros doigt. N'est-ce pas envoyer les gens se faire foutre que de totalement se laisser aller à des comportements inciviles dans une situations où les enjeux personnels sont tout de même assez forts? Pour ma part il s'agit là d'un manque total de respect, si ce n'est pour eux-même, des autres; seuls au monde, les éberlués imposent leur mépris à une masse qui ne réagit pas, pas même les surveillant qui souvent haussent les épaules et sourient jaune, desespérés face à de tels entraves au habitudes sociales. Moi je me dis, quitte à se la jouer relax et hors sujet, pourquoi ne pas apporter des tables basses, du cafés et des biscuits et mettre une petite ambiance musicale? Quitte à être dans l'extravagance, autant y aller à fond, au moins ça aura l'attribut d'être amusant!

Je dois malheureusement avouer que tout celà ne m'étonne que peu: étant donné que nos cours se déroulent de la même façon, je ne vois pas pourquoi des gens irrespectueux des règles de cours le seraient plus de celles des examens. Les règles sont pour eux une immense farce qu'ils savent parfaitement fouler au pied. Aparremment, ça ne choc que peu de monde; et quand bien même ça dérange, c'est toléré sans problème. Personnellement je ne peux pas le tolérer. Et quand pandant l'épreuve j'exprime ce desaccord avec une exclamation appellant à la raison, donc au silence, on m'envoit chier et me calomnie. Après l'épreuve, je me lamente sur ces misérables conditions,et fait preuve de méchanceté (comme j'aime tellement le faire envers les gens que je ne supporte pas et qui n'ont de respect pour personne, même pas pour eux même) et leur souhaite à tous d'échouer à la mesure du dérangement qu'ils ont causé, les gens qui sont d'accord avec moi quant au manque de respect qui fut affiché ici, m'accusent d'être "mauvaise langue" et puérile!

Je me demande vraiment où est la logique dans tout celà. J'ai vraiment l'impression que tout ce qui constitut les bases de ce que nous appelons le savoir vivre et le civisme sont contraire au fonctionnement de cette fac. Je n'arrive pas à croire que de telles situations puissent avoir lui au sein même d'une institution nationale considérée comme sérieuse; ça me dépasse.

Cas plus précis: l'épreuve d'anglais qui a limite viré à la "foire à la saucisse": les gens parlent, s'échangent des réponses, rient, et même applaudissent les plus grandes débilités énoncées, et ce pendant la quasi totalité des deux heures d'épreuve. Cerise sur le gateau, le prof annonce que PAR RESPECT pour ceux qui n'ont pas fini, pendant les cinq dernières minutes de l'épreuve, les personnes ayant fini ne peuvent quitter la salle. Inutile de vous dire que ce fut mon cas, et qu'on me demanda de ne pas sortir. Malgré le ridicule de la situation, étant donné le vacarme constant tout au long de l'épreuve, je me contraint à jouer la carte de la civilité que je reproche de tant faire défaut aux autres, et à rester assise. Une pauvre conne que je soupçonne de faire parti des poulets piailleurs se lève tout de même, pose sa copie et sort, sans qu'aucune remarque ne lui soit faite. Ma consternation est ainsi de plus en plus grande, et mon énervement aussi par la même occasion. Bref, l'épreuve se termina ainsi par une demande de respect des cinq dernières minutes de travail de personnes qui n'en ont pas eu pour nous pendant l'heure et les 55 minutes qui ont précédé. Quelle comédie burlesque!

Vraiment il y a parfois de quoi se demander où on est, ou si "surprise sur prise" n'a pas posé des caméras cachés quelque part dans les salle. Tout ça tend à se poser des questions sur l'évolution des jeunes générations qui seront un jour les actifs de notre société. ça promet! Déjà que je ne faisais pas grand cas du baccalauréat, mais là, je me dis que cette première année n'est vraiment bonne qu'à se torcher avec, vu les conditions dans lesquelles elle est évaluée et attribuée. Au moins le bac a-t-il le chic de respecter un minimum de sollenité. Pas étonnant à ce rythme que les jeunes diplomés à bac +2 voire même à Bac +3 ne sont pas embauchés directement; il n'y a qu'à regarder la valeur et le déroulement de leurs examens.