Après de longs mois d'attente, j'ai enfin pu assister à une première ébauche de teuf. Nous nous sommes rendu vendredi soir à une soirée hardcore, hardtech dans les caves chapelet dans le 17ème arrondissement. Le décor était plannant puisque cette boîte se trouve dans des sous sols voutés en vieilles pierres: c'était comme faire une teuf au ponney fringant :) . Au départ, c'était encore assez tranquile: le son était pas trop gore, et le volume encore tolérable sans bouchons d'oreilles. Puis la première dj a cédé la place à un pignouf qui n'a, pendant son set de 45 minutes, réussit qu'à placer 10 minutes de son sympa, le reste étant truffé de pauses, de coupures qui cassaient complètement la dynamique et le trip. Puis est arrivé daisy, une vraie fée du hardcore. Je ne la connaissais pas avant ce soir là, mais franchement, j'ai vraiment plané avec ses basses très profondes et bien marquées: peu de petits sons trippants, mais de bonnes grosses basses comme on les aime dans le hardcore. A voir absolument! Elle a été l'introducton a une série de bons dj. Petit à petit, le son est devenu plus violent, plus speed, pour finir par AK47, qui lui était un peu trop violent à mon goût: à part son mix de daft punk et d'une musique d'un jeu de game boy, ça a vite viré au speedcore, chose dont je ne suis pas très fan en teuf, car c'est quasiment indansable, du fait du rythme trop élevé. Ceci dit, j'aime bien en écouter en dehors, car c'est vraiment redynamisant et motivant, notament pour bosser; ça donne un rythme à suivre pour taper sur un clavier par exemple (j'en ai fait l'expérience pendant la finalisation de mon dossier pour la fac).

Et les rencontres dans tout ça? Car on m'a longtemps vanté les mérites des teufs où les gens ne se jugent pas et sont solidaires. J'avoue que je suis un peu déçue d'avoir laissé ma timidité prendre le dessus, car il y a deux ou trois personnes que j'aurais voulu garder dans mes contacts. L'ambiance était fidèle à la description, et j'ai été vite soulagée de ne pas passer pour une touriste au milieu de tout ce beau monde: dès les cinq premières minutes, un gars est venu me voir en me demandant si j'étais pas vendeuse de trips... Belle entrée en scène. Par contre, j'ai pas compris, quand je lui ai dit que non, je ne sais pas si j'ai fait une drôle de tête ou si mon intonnation était excessive, mais il a cru que sa question m'avait vexée. Puis plus tard dans la soirée, un gars est arrivé vers moi, en me "parlant" dans une sorte de code signé que je ne comprenais pas, pour finalement éclater de rire, et me dire qu'il m'a confondue avec quelqu'un d'autre. Bref, autant dire que j'étais comme un poisson dans l'eau. La seule personne avec qui j'ai réussi à parler s'apellait Mathias, un gars qui bosse dans un casino à dauville et qui est venu spécialement pour l'occasion. Il était aussi speed que moi dans sa façon de danser, et était assez amical dans son attitude, ce qui m'a tout de suite mise à l'aise. De plus, il m'a rappelé un ami espagnol, ou plutôt devrais-je dire catalan, que j'admire pour sa "douce folie", son insouciance de jeunesse (alors qu'il est en fin de vingtaine, comme Mathias d'ailleurs). Alors que la soirée était déjà bien entamée, une marrée de gens ont voulu s'approcher du dj, ce qui m'a doucement mais sûrement faite dériver vers l'arrière de la salle. Marsu (mon pote) était parti faire une pause ou prendre une bière, me laissant ainsi toute seule. Ce n'est pas un problème en soi, mais les teufs ne sont pas à l'abri des gars chelous et relous qui cherchent à vous aborder alors que vous n'avez aucune envie de leur parler. C'est en reculant petit à petit vers le fond, que j'ai pu être bien entourée: mathias d'un côté, de l'autre, un gars avec une sweet shirt qui disait "if speed kills than i'm a dead man" et qui avait l'air bien sympa, et devant moi, un gars qui me faisait pensé à mon pote Syl, qui m'a initiée à la musique électro mais qui malheureusement ne pouvait pas être avec nous ce soir là. Ce gars là était avec un pote avec un tee-shirt rouge (couleur rare parmi l'océan de noir et kaki, hors mis les cheveux rouge vif de certaines déesses... ;) ), avec qui j'ai échangé quelques mots quand nous avons aidé une jeune fille à se relever alors qu'elle tombait dans les pommes. Rassurez-vous, rien de grave, elle a mis une bonne heure à se redresser à une posture de stabilité, mais en fin de nuit, ou en début de matinée devrais-je dire, elle avait la tête dans le cul, mais elle avait l'air mieux. Malheureusement, je n'ai pas parlé davantage avec ces personnes, et quand je suis partie, je n'ai pas retrouvé Mathias, pour lui demander son numéro de téléphone. Tant pis, la soirée fût sympa quand même, et je me dis qu'au détour des soirées, je pourrais peut être les revoir, ou simplement rencontrer d'autres personnes, dans l'espoir que j'ose leur parler cette fois. Je me réconforte en me disant que j'ai profité du moment, et qu'il était peu probable que je me sente assez à l'aise pour parler avec n'importe qui pendant ma première soirée hardcore.

Le lendemain après-midi (le matin ayant été passé au lit à récupérer), j'ai pensé que cette soirée m'avait bizarrement rappelé les fest-noz: même présentation de l'ordre de passage des artistes, une ambiance semblable de mélange des genres et d'absence de jugement, et même état de courbature et de transpiration à la sortie... Drôle de comparaison j'imagine, mais si on y regarde de loin, il y a vraiment des similitudes entre ces deux styles de soirées. A méditer...

Toujours est-il que j'ai été ravie par cette soirée, et rassurée quant à mon intégration et à mon endurance: je suis dans une phase de fatigue particulièrement aigüe ces derniers temps, sans doute à cause de mon boulot sur mon dossier qui m'a crevée, et j'ai réussi à tenir et à danser pendant toute la nuit. De plus, Marsu et Syl m'ont dit qu'il était peu être un peu brutal de commencer direct avec une soirée hardcore, que je ne supporterais peut être pas du son aussi violent toute la soirée, et en fin de compte, j'ai adoré, et vraiment plongé dans le son et l'ambiance. Donc, expérience réussi et à renouveller, espérons dans des conditions plus agréables: extérieur, peut être même technival, qui sait, et avec Emilie et Syl en prime, mais là j'en demande peut être un peu trop... :)