Je lis en ce moment le bouquin de ma prof de psycho-socio, qui traite de la place que les jeunes ont du mal à se faire dans la société. Et j'ai le regret de lire qu'elle aussi contribue à l'idée que tant de français se font de l'université. J'entends souvent dire que la fac c'est dur, que ce sont des labyrinthes, où le pauvre petit étudiant se perd sans défense et où il doit être autonome (chose affreuse, non?!!). Perso, je suis déjà passée par les écoles supérieures privées, où, il est vrai, les locaux sont plus restreints et le nombre d'élèves bien inférieur. Mais l'autonomie est une chose que l'on peut retrouver partout, et si on y regarde bien, même au lycée, il y a une part d'autonomie, car bien que l'on nous donne du travail à faire, rien ne nous oblige vraiment à la faire, si ce n'est la peur de la répression.

Il faut savoir que j'ai commencé la fac à la rentrée 2005, et bien que je sois dans une section limitée en effectif, j'avoue qu'il y a une différence avec les systèmes scolaires que j'ai connu antérieurement. Mais il suffit de bien s'intégrer au système, au lieu de s'y fermer, en s'entêtant à penser à l'ancien, et d'explorer un peu le campus pour pouvoir s'intégrer en quelques jours. Je trouve que tout ce qu'on dit est bien dramatisé; il est clair aussi que si l'on n'est pas motivé à travailler (qu'on est entré à la fac en touriste, parce qu'on savait pas quoi faire) et qu'on n'a pas envie de s'intégrer, parce qu'on est nostalgique du lycée et des bon souvenirs que ça rapelle, qu'on risque pas de se faire à la fac...

Je remarque aussi que ce sont les étudiants actifs (qui ont donc un travail à côté, pendant l'année scolaire ou les vacances), qui, contrairement à ce qu'on peut penser, constituent un bon pourcentage des étudiants, qui pleurent le moins, alors que c'est eux qui galèrent le plus. Ayant déjà eu à se décarcasser pour se payer leur toit, leur bouffe ou encore leurs loisirs, et s'étant déjà frotté au monde professionnel (si essentiel dans le passage au stade adulte), ils arrivent à se débrouiller sans problème dans une université, et ne pleurent pas, ne se victimisent pas. Ce sont donc ceux qui ont le plus d'aide extérieure dans leur vie qui se plaignent le plus de ne pas être assez aidé. Si c'est pas raide ça!

De toute façon, cette tendance à se larmoyer rejoint le discours de plus en plus généralisé que tient une bonne partie des français sur tout et n'importe quoi. Tout est dramatisé; on demande de l'aide dans toutes sortes de situations dans des buts bien divers. Il faut être solidaire! la vie est dure! etc etc. Perso, j'en ai marre d'entendre tout le monde pleurer pour un oui ou pour un non. Si on attendais moins d'aide de l'extérieur, on se bougerais peut être un peu plus les miches pour s'activer, et évoluer dans la vie. Les choses doivent être construites; si on attend que tout nous tombe du ciel, on a pas fini de régresser en France... enfin, je dis ça, je dis rien...