> mardi 20 février 2007

Bel imaginaire

Il est de ces jours où l'on se prend à rêver au gré d'une belle mélodie. Cette mélodie inspire l'imaginaire, vous berce et vous entraîne dans des souvenirs. Je me suis mise à rêver ce soir, dans la pénombre de mon appartement, à pleins de petits moments insignifiants et pourtant si indispensables pour moi. Et oui, j'ai la présomption de penser parfois que ma vie n'est pas si futile, petite, sans valeur. Je suis sûre que vous avez déjà expérimenté de tels instants, où l'on se dit que finalement, ces petits moments que forment la vie de l'Homme lambda, nous autres anonymes, méritent autant d'être racontés au monde, à qui veut bien le lire, que ceux de Kurt Cobain, Diana ou encore Napoléon III. Pourquoi faut-il être connu pour avoir de l'importance?

Cette douce évasion lyrique a étincelé alors qu'une musique du "Seigneur des Anneaux" où Enya fait une apparition. Il faut savoir que petite fille, j'ai eu un gros coup de coeur pour Enya, dont la musique ma parraissait enchanteresse, et capable de susciter des émotions quasi irréelles. Et parfois je me surprend à vouloir replonger dans son univers féerique, peut être par mélancolie. Et c'est justement la mélancolie qui s'est emparée de moi et qui m'a plongée dans les abysse de lointains souvenirs. J'ai été frappé par la nature des souvenirs que j'ai cherché à me remémorer: ce ne sont que de brefs instants, presque impalpables, et pas du tout officiels; des moments qui normalement ne sont pas forcement mémorisés, mais d'une telle simplicité, emprunts d'un bonheur régulier et précieux, qui vaut plus que les artifices de certains bonheurs prévisibles. J'étais en quête de sincérité, de spontanéité enfantine.

Parmi les moments qui me sont revenus, il y avait de tous, de tout, et toutes les périodes de ma vie. Pour chercher plus loin, je pensais aux endroits où j'ai vécu, aux gens que j'ai connu, à des parfums, des sensations ou encore des sons qui ont impreigné ma mémoire sans que je ne m'en doute. Et c'est là que des vacances avec une amie d'enfance à Pléneuf val andré me sont revenus, suivis de mon premier cours d'équitation à Boissy, puis du jardin de la maison en Angleterre, de la douce expression du visage de Sue, le jour où je suis tombée en moto avec papa, les après midis passées à faire des aller-retours dans le jardin en Bretagne, suivie des chatons, le jour où j'ai quitté la gare de Rennes, Emilie me regardant sur le quai, le jour où j'ai dansé sur scène pour la St Loup, le voyage en Auvergne, le pique-nique avec Emilie sur la plage au bord de la route pour aller à Landrelec, maman qui me coiffe le matin dans la cuisine à Boissy, la vallé du Perrier, les rigolades avec Emilie au lycée, les jeux dans la cour d'école en maternelle à Hign Lane, les couchers de soleil vue de la chambre à Kermoroc'h, les soirées à Bardos, maman et moi qui marchons sur l'avenue à Denia, la première fois que j'ai levé les yeux sur la verrière du musée d'Orsay, la première fois que j'ai vu marsu, les séances de spiritisme avec Gaël et Anaïs, SMN, mes après-midi à jouer du Yann Tiersen sur le synthé de Ghis, les tomates de la serre près de la vallée, les baignades dans les cascades au Pays-Basque, le chaulage des murs de ma chambre, le gravy de Sue et le gigot de mamie, ma professeure de CM1 qui m'explique les divisions, le fest-noz du Cap Fréhel, l'odeur des bougies tout juste éteintes, l'odeur de vieilli au retour des vacances...

Voilà un bref échantillon de mes vagabondages dans le temps. Preuve qu'il n'est nul besoins d'une machine pour se plonger dans le passé, seul suffit des conditions optimale, un brin de mélancolie et un mémoire bien remplie. A qui le tour? ;)

> vendredi 9 février 2007

la fête inattendue

J'ai reçu il y a deux jours un petit texto m'invitant à la cremaillère de Léonard, mon ami brésilien de la fac, qui l'a quitté (comme c'est étonnant...) pour intégrer l'école d'archi de son cousin et entamer une formation de théâtre. Inutile de vous dire que cette alternance n'est pas de tout repos. Bref, nous sommes allés hier soir à cette soirée, le pas timide, puisque malgré mon amitié pour Léonard, je ne peux nier le caractère inaudible de la plupart de la musique qu'il écoute, et je me trouve souvent un peu à côté de la plaque lorsqu'il se trouve en compagnie de ses vieux amis brésiliens, avec qui il partage une histoire plus ancienne, et bien entendu, la langue maternelle.

Il s'est avéré que ces appréhensions n'avaient pas lieu d'être, puisque la soirée était très sympa du fait de la masse de gens différents qui s'y est assemblée. J'ai ainsi parlé à une quinzaine de personnes de tout et de rien, pour mon plus grand plaisir, et découvert des gens interressants et relax. Alors que Bastien préparait des ti-punch mielleux et exquis, que Julien évitait une foule qu'il ne sentait pas et que Marsu faisait preuve de volubilité avec ces messieurs, je vagabondais d'un groupe à l'autre, parlant tantôt de mon parcours scolaire relativement chaotique avec Nicolas, tantôt des travaux d'architecture avec ces dames dont je ne me souviens pas du nom, débattant de la navrante quarance de culture générale des élèves de Paris 13 avec Philippe ou encore partageant mon expérience de prépa d'arts plastiques avec Anne-Caroline. Voilà pour le panorama.

Maintenant le décor: paris 7ème, à deux pas de la tour eiffel, dont la vue est vraiment imprenable dans la rue où se trouve l'immeuble (je vous rassure, il n'a pas de fenêtre qui donne sur la rue), sachant qu'en général, l'admiration acquiessé de tous pour la tour eiffel me gave, et du même coup le monument en soi aussi. Le seul bémol c'est le côté mort de ce quartier friqué où les commerces ou lieux de détente sont plus rares, et surtout moins abordables niveau prix. L'appart? Un petit deux pièces classique mais agréable et en bon état. Bref, pas de quoi se plaindre. :)

Nous avons fini bien ronds en petit comité (la grande majorité du groupe étant parti finir la nuit en boîte vers Montparnasse) à finir les quelques bouteilles qui n'avaient pas été vidées et à faire un jeu à boire aux tendances "action-vérité", sans les gages, mais avec de la picole. Je suis plus que réticente à participer aux jeux à boire, mais quand je ne suis pas en terrain familier, je me plie si le jeu n'est pas trop débile (je sais c'est rare). Enfin, nous sommes partis vers 2h30, bien blasés d'être dans un lieu mal désservi par les transports, puisqu'il nous a fallut 20 minutes de marche pour atteindre les Champs Elysées et donc, le bus de nuit le plus proche. Mais nous avons eu de la chance dans notre malheur, puisque le bus amenant à Chatelet est arrivé quasi immédiatement, et celui pour Villejuif après 10 minutes d'attente. Bref, nous sommes arrivés à la maison à 4h, pire que creuvés (d'autant que je m'étais levée à 6h pour aller en cours le matin).

Enfin, un soirée réussie contre toute attente, et rafraîchissante par les nouvelles têtes. A consommer sans modération :)

> jeudi 1 février 2007

le retour au net

Comme vous l'aurez sans doute remarqué, j'ai posé aujourd'hui plus de billets que pendant les deux derniers mois. Il y a une raison fort simple à cela: j'ai enfin reçu ma freebox, donc, j'aurais enfin un accès certains (sauf problème technique du réseau) à Internet. J'espère ne plus avoir d'élipses temporelles aussi cruelles à l'avenir.

Do you want to danse?

Alors que je me trouvais au caveau de la Huchette, à St Michel, club de jazz qui ne paye pas de mine de l'extérieur mais qui s'avère être en fait un club d'une rare qualité, accompagnée de Serena et de Raphaël, mes compères de l'école culinaire à Lyon, et compagnons de jazz, la piste de danse ne désemplit pas, pour mon plus grand bonheur. Voir des gens simples danser, s'amuser tout en respectant la solennité de l'art, m'a profondément émue. Je ne trouve rien de plus fascinant que l'ambiance presque bucolique qui règne dans les bons clubs de jazz. La fumée de cigarette embaume l'air et accentue l'air déjà mystérieux prêté au décor par le côté souterrain et les vieilles pierres voutées, les banquettes de cuire rouge et les petites tables de bois sont usées par le défilement sans fin des convives, et les musiciens, tout droit sortis des années 50, s'appliquent à jouer de l'authentique jazz sans l'aide d'effet lumineux.

Bien que la conversation avec mes amis ne manquait pas d'inspiration, je me suis retrouvée omnubilée par les va-et-vient et la précision des danseurs, dont les pieds se positionnaient avec une précision inconsciente alors qu'ils ne prenaient jamais de pause. C'est aussi le plaisir discret qui semblait enflammer le coeur et le corps de ces personnes qui fait chaud au coeur. Etant donné mon grand goût pour la danse, je ne peux que partager leur plaisir.

C'est après pas mal de vin (rouge sur blanc, tout fou l'c...) qu'un homme à la bedaine généreuse mais à l'habit soigné m'invita à danser. Je dois avouer que je crevais d'envie d'aller danser, mais que n'étant pas du tout initiée au swing (sauf quand j'étais petite avec mon père) et n'ayant à disposition que Raphaël qui d'une n'aime pas de danser, et de deux trouve le swing ringard, je me voyais mal aller me dénicher un cavalier comme je le ferais dans une situation où la danse m'est plus familière. Ceci dit, j'ai prévenu de mon ignorance en la matière au cavalier, qui n'y a pas vu un problème et m'a proposé de s'entrainer cinq minutes dans la salle en retrait. C'est donc ce que nous avons fait, et quelques minutes plus tard, nous nous lançions sur la piste. On m'a complimenté sur ma performance pourtant pas tout à fait contrôlée, mais je dois dire qu'à force d'observer les autres danseurs en début de soirée, je ne me lançais pas tout à fait à tatons.

Bref, un moment sympathique qui n'a pas manqué de me rapeller mes début en danse bretonne. Je me suis aussi dit que les cours de danse proposés au caveau de la huchette étaient sans doute des cours de swing entre autres, et que je venais de me payer un cours gratiuit au bras d'un initié. Que demande le peuple?

vortex