> vendredi 11 août 2006

Le revers de la médaille

Il y a des moments dans la vie où l'on est plus clairvoyants que d'ordinaire; je parle de ces moments où la vie ne vous réserve pas que des cadeaux, bien au contraire. Votre quotidien est fade, votre quotidien vous blase et manque de joie, de liberté et de couleurs, et seules l'inertie accablante du travail rythme vos gestes et vous pousse à vous lever le matin. C'est dans ce lugubre tableau que vient briller l'étincelle de la beauté. C'est lorsque votre vision est troublée par votre tristesse, votre mélancolie et votre malheur que la simplicité de la vie s'offre à vous, et que les petites joies toutes innocentes et bénines, et pourtant vitales, refont surface avec la splendeur du renouveau.

C'est donc dans la brume du malheur que la clarté se fait. Non pas l'ordinaire clarté qui se présente à tous et n'a qu'une valeur minime. Non. Une clarté bien plus précieuse et rare, bien plus riche en émotion et en sagesse. Je parle de la révélation que nous offre le malheur, et le relativisme qu'il crée en nous; cette révélation qui rend belles les choses que l'on considérait comme acquises, ou que l'on ne considérait même peut-être plus. Ces simples plaisirs de la vie qui guide chaque peuple, quelqu'en soit l'origine ou la culture, depuis la nuit des siècles. Un enfant qui découvre le fonctionnement des choses, le crissement des feuilles sous le souffle du vent, la danse de la surface de l'eau qui se dérobe en courbes infinies, la simple présence d'une personne chère, la plénitude de se sentir aimé et le bonheur de pouvoir aimer quelqu'un réellement, la chance de vivre dans des conditions honnêtes et dans un pays en paix, entrevoir les hanches d'un homme qui attrape un objet en hauteur, ou la cuisse d'une femme qui passe une jambe sur l'autre, les gouttes de pluie sur son visage, ou une brise fraiche soulevant les cheveux un jour d'été.

Tous ces plaisirs si courants et ignorés et pourtant si importants. Ce sont justement ceux que la personne dépréssive et suicidaire ne sait plus reconnaitre, ce qui la pousse justement à n'avoir rien à quoi se raccrocher dans la vie. Car la vie, la vraie, c'est ça: les plaisirs simples du quotidien. Il ne faut pas se leurer à croire, ou à se laisser croire que le bonheur c'est l'extraordinaire. L'extraordinaire n'est que le fruit de beaucoup de choses ordinaires qui s'enchaînent bien. Et le bonheur est fait d'une série de petits bonheurs fréquents et simples: de la bonne bouffe, un nid douillet, la santé et la bonne compagnie.

Pourquoi ne cherche-t-on pas plus à optimiser ces plaisirs accessibles plutôt que de courir après des châteaux en espagne?.... Heureusement, le malheur est là pour nous rapeller que le bonheur existe.

DOLLY: Pour croire au paradis faut-il vivre en enfer? à méditer

> mardi 1 août 2006

Les joies du déménagement

Eh oui, l'heure a enfin sonnée de quitter mon adorable coloc. Je ne sais pas pour vous, mais moi j'imagine que la séparation sera amère ;). Vous savez ce que je vais enfin pouvoir lui dire? Je suis sûre que vous avez une idée. Alors? Bon, ok, je vais vous le dire, mais vous aviez trouvé!

Je vous rassure, ce n'est pas moi sur la photo ;).

Eh comme un bonheur ne vient jamais seul, ne voilà pas non plus que je quitte le trou qu'est le nord de paris, hehe. Destination: l'opposé, dans les quartiers résidentiels de la proche banlieue sud de paris, où les voisins sont principalement des sexagénaires, et où les appartements sont en fait des pavillons des années 50. C'est d'ailleurs dans l'un de ces derniers que nous allons nous installer dès septembre avec mon cher et tendre, afin d'y couler une existence plus douce et surtout, plus éloignée des dépressions de la ville. Comme quoi, la vie ne nous réserve pas que des coups de pute.

Grâce à cette nouvelle, j'ai trouvé une nouvelle motivation pour persévérer dans mon sale taff: ramasser suffisemment d'oseil pour meubler correctement mon appart: expédition ikéa en vue ;). Vous qui avez déjà silloné les contrées ikéaniennes, vous saurez qu'on en ressort jamais les mains vides, et que la liste que l'on a prévu en entrant, et que l'on s'est juré de respecter à la lettre s'allonge malgré nous... Mais quelle joie n'est-ce pas? J'adore cette sensation de plénitude qu'on ressent lorsqu'on a investi un peu plus dans son chez soi, SES meubles, SA vie; des investissements à long terme et dont la valeur symbolique est assez envoûtante. Un pas de plus vers cette vie confortable et stable dont on a tous plus ou moins le souhait.

Bref, je vous fait confiance pour ressentir cette paix un jour, si ce n'est pas déjà fait; c'est la joie des indépendants. Vive le renouveau, qui personnellement me revigore à chaque rentrée (puisque j'ai, pour le plus grand malheur de ma mère, la fâcheuse tendance à déménager tous les ans depuis que j'ai quitté le nid familial. La raison? pas trouvé chaussure à mon pied, problème de colocation, changement d'études... Les raisons ne manquent pas, et rendent la joie encore plus forte d'avoir trouvé un nid tranquile, qui, on l'espère, durera plus d'un an cette fois :D).

Donc, un conseil: vous qui cherchez un appartement, spécialement à paris: n'hésitez pas à multiplier les visites afin de vraiment trouver ce qui vous plait. Les rumeurs comme quoi trouver un appartement est un vrai chemin de croix dans la capitale ne sont vraies que si vous vous y prenez mal ou si vous n'avez pas de garants valables. Mais avec un peu de persévérance, beaucoup de motivation et des critères strictes, vous pouvez éviter les sales plans et trouver juste ce que vous cherchiez. A éviter à tout prix: les prises électriques doubles (pas de prises de terre en gros), les signes d'humidité (et les odeurs notamment), les isolations foireuses (sonores si vous êtes un chaud lapin ou un fan de bon son qui pête bien; et thermique pour les économies d'énergie et d'argent), les voisins envahissants, les agents immobiliers (qui s'en foutent de vous et de l'appart et en général ne s'occupent que de leur commission), les fenêtres de chambre sur des avenues bruyantes, des proprios malhonnêtes, les colocations incertaines. Et j'en passe... Inutile de vous dire que ces problèmes ont tous été rencontrés au moins une fois par mes proches ou moi-même, et qu'il faut donc ouvrir l'oeil, et ne pas hésiter à poser des questions, à ouvrir les portes et placards, à essayer les robinets et appareils, bref, à se la jouer Bruce Wane afin de ne pas être déçu après la signature des contrats.

vortex