> vendredi 17 mars 2006

De l'art culinaire

Comme je l'ai déjà dit, j'ai passé mon année scolaire 2003/2004 à Lyon, capitale de la gastronomie Française. Si vous passez par là, ne manquez pas la galette au sucre de la boulangerie du Palais à St jean, ou un petit repas traditionnel dans un bouchon lyonnais: les gratons, la gratinée aux oignons, la salade lyonnaise, les trippes (enfin, ça moi je ne suis pas fan, mais yen a qui aiment), le saucisson brioché et plein d'autres gourmandises vous y attendent accompagnés d'un bon petit pot de côtes du rhône. Pour ceux qui ont déjà fait le tour des bouchons et qui veulent changer d'air pour pas cher, allez à st jean, au resto'pirates, je crois qu'il se trouve rue du boeuf; petit restaurant dans les caves, avec une équipe jeune et dynamique, le résultat est aussi loufoque que délicieux. La tartiflette à 15 � (enfin, à l'époque) est un régal, vous sortez avec le ventre explosé et le sourire aux lèvres. Pour boire un verre, ya les pubs tranquiles et ouvert pour certains le dimanche (ce qui est un plus) comme le Rambler (presqu'île), le Jhonny Walsh (à st georges)ou encore The smoking Dog, mon préféré (st jean). Si vous êtes plus branché bars jeunes mais pas trop cons tout de même, ya la terrasse du République (le Rep pour les intîmes) qui n'est pas dégeu, près de la place du même nom; les coupes de glace géantes sont supers, bien qu'un peu chères (mais à deux on s'en tire très bien). Enfin pour les gays, ya le lax (les pentes) ou pour les boîtes ya l'UC qui est bien sympa.

Bref, ya de quoi faire à lyon, surtout en ce qui concerne la restauration. J'y était d'ailleurs pour faire une école de cuisine réputée (où je ne suis restée qu'une an, longue histoire...), où j'ai fait la connaissance de gens tant intéressants que sympas. Parmis ces derniers: Serana, l'italienne qui bien qu'un peu trop 'mama' pour son âge est adorable; Raphaël, le franco américain un peu rebelle class qui ne manque jamais de se faire remarquer, tant par ses talents de cuisto que par son look de toute élégance ou sa grande gueule pleine d'esprit (sauf quand il boit, mais c'est une autre affaire); Cem, le turk le plus "jeune dans sa tête" qu'on puisse trouver et peut être la seule personne qui adore paris :). Il y en a d'autres, mais je ne peux pas non plus faire la portrait de tout le monde. Tout ça pour montrer que les français étaient les touristes dans l'affaire, et que l'échange culturel était au goût du jour.

Mais pour mieux comprendre cette école, il faut vous faire un croquis de ce que peut être la vie dans une cuisine: si l'on a pas de caractère, inutile de persévérer, vous ne ferez pas carrière dans la cuisine! Ici, on a une grande gueule de préférance, de la patience, du savoir faire et avant tout de la passion. On est gourmand, ça va sans dire, et on est fier de l'être! Pour ce qui est de l'ambiance, bah, ça s'engeule, ça rigole, ça s'affolle, mais on est jamais déçu du voyage. Tous faguottés en blanc des pieds à la tête, la toque bien vissée sur les oreilles et les manches retroussées, on désosse et on dénerve les viandes, on taille les légumes, on dégraisse, on fait mouiller, on table le chocolat, on laisse fermenter le pâton, on fait monter les blancs ou la crême, on fait blanchir, on fait revenir, on fait son appareil à tarte, on fait frémir mais on ne reste jamais sans rien faire. En cuisine on est sur ces jambes 16h/24, toujours vigilant à la propreté de son poste de travail, de son timing, de la précision de l'assiette qu'on a dressé et fait marcher en salle, et bien sûr, de ne pas trop se couper ou se brûler, bien que sur le moment, c'est le rendu la priorité, et pas l'état de ses mains. Après l'animation près des fourneaux ou près des marbres de pâtisserie, c'est le temps du nettoyage de la cuisine: là c'est le balet des lavettes, des 'conchitas' (c'est le nom que l'on donne dans le milieu aux serpillères, ne me demandez pas pourquoi...), des raclettes et du produit lave vitres ou de plonge; on innonde, on frotte puis on essuie le tout, avec en tête les normes HACCP (hygiène) qu'on nous a rabâché tout au long de l'année, et qui malheureusement n'est que peu respecté en dehors de l'école.

Voilà, je tenais à faire un petit portrait du monde la cuisine que je n'ai fait que traverser, mais qui en revanche s'est impreigné en moi pour toujours, et a changé ma vision des restaurants et des cuisiniers. J'en garderais toujours un bon souvenir, et j'ai beaucoup d'admiration pour mes anciens camarades de classe qui sont aujourd'hui tous diplômés (sauf quleques uns qui ont redoublé) et qui évoluent dans les meilleures maisons de France en tant que stagiaires ou salariés; je leur tire mon chapeau et leur souhaite bon courage, car il en faux dans ces métiers, malgré ce qu'on peut croire. Je profite de ce billet pour faire un clin d'oeil à ma maman qui était très heureuse de me voir intégrer à l'époque cette école étant donnée son grand amour pour la cuisine (française et d'ailleurs) ;).

> mardi 7 mars 2006

un véritable ami est le plus grand de tous les biens et celui de tous qu'on songe le moins à acquérir. DE LA ROCHEFOUCAULD

Eh oui, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, les gens les plus solitaires sont aussi ceux qui accordent le plus d'importance à la véritable amitié. C'est déçu par l'humanité en général, trop blessé dans son altruisme que le solitaire devient ce qu'il est. Et c'est ainsi qu'il porte d'autant plus d'affection aux rares personnes qui lui sont chères et qui ne profitent pas de sa confiance. Ainsi, les amis peuvent être un vrai réconfort, une protection contre la déprime, et même devenir une allégorie du foyer; je suis convaincue que le fait d'avoir des amis quelque part nous fait nous attacher à ce quelque part, et même s'y sentir chez soi, malgré le fait qu'on se trouve à mille lieues de chez soi. C'est ainsi que lyon, que j'ai longtemps détesté, se trouve être maintenant une des villes parmi les plus chères à mon coeur, et ce grâce à un être fabuleux qu'est Stéphane, le jeune homme le plus poétique que l'on puisse rencontrer; pas poétique du genre "je ponds un vers toutes les cinq minutes", mais poétique par une sensibilité à fleur de peau et une rêverie à la fois raisonnable et extraordinaire.

Tout ça pour en venir aux faits: Paris, cette ville misérable qui m'inspire tant de fatigue m'est devenue, il y a peu, légèrement moins insupportable. Et ce, encore une fois, grâce aux rares personnes qui m'entourent emplies de bonnes intentions et de sensibilité. Notament, des personnes que je connais originairement de lyon, qui ont eu le malheur de se retrouver pour des raisons professionnelles à vivre dans la capitale, et avec qui nous tentons d'illuminer la morne vie pendulaire de Paris. Mais il y a surtout une arrivée impromptue dans ma vie qui l'a enjolivée sans le vouloir: c'est gregory! En deux mots, c'est un de ces dégénérés splendides, comme on n'en fait plus assez. Une matérialisation de l'oxymore, partagé entre altruisme débordant et haine imprononçable. Un paliacci moderne qui ne paye pas de mine et qui pourtant est assez extraordinaire. Et je me retrouve ces derniers jours désarmée face à son malheur; emplie d'inquiétude pour un ami dans le désarroi, je me sens revivre, et occupée par la plus belle chose qui soit: l'amitié, l'affection pour les gens qui comptent pour nous.

Me sentant ainsi comblée de la joie d'être aimée et amoureuse du plus adorable des hommes (il se reconnaitra ;), et entourée d'une poignée inestimable de gens hors du commun que j'ai la chance de pouvoir compter parmi mes amis, et que donc, je prend soin de chouchouter, malgré les apparences ;), je prend la vie un peu plus du bon côté, et notament la vie mortellement égoïste qu'est Paris...

Enfin voilà, une petite apologie à mes amis, que je n'ai pas pu tous citer, mais ils se reconnaitront, je leur fait confiance.

vortex