> mardi 20 juin 2006
la beauté du banal
Par nat, mardi 20 juin 2006 à 23:11 :: Coté Clair
Il y a des moments comme ça où, il suffit d'un rien pour ressentir une plainitude apaisante. Des moments où la musique est juste, le climat est juste, l'ambiance est juste, l'heure de la journée et la température sont justes, ce qui rend l'humeur juste. Et on en vient, lorsqu'on est plongé dans cet insaisissable nirvana, à se demander ce qui nous empêche d'être ainsi tous les jours. Pourquoi ne nous évertuons-nous pas à voir les bonnes choses, même si elles sont banales et naturelles, au lieu de toujours focaliser sur les problèmes qui nous minent et nous énervent? J'imagine que vous allez bien vous marrer en lisant ça, étant donné que mon blog est justement un concentré de mes complaintes quotidiennes. Mais il ne faut pas croire, c'est souvent les plus pessimistes qui s'avent le mieux apprécier les bons moments, puisqu'ils leur sont, ou leurs semblent, si rares. Les choses agréables s'affadissent avec l'habitude: c'est aussi celà la cause du divorce: l'amour éternel est une chose rarissime, car les gens ne savent s'accrocher aux choses qui égayent ou pourraient illuminer leur vie à jamais. Ils finissent toujours par se lasser.
Eh bien, toujours est-il que je ne me lasserais jamais des calmes couchers de soleils, accompagnés d'une douce musique, style yann tiersen ou les mélodies éventées de jean michel veillon (flûtiste breton). Qu'y a t'il de plus agréable que de se sentir en phase avec son environnement, si ce n'est de se sentir aimer? C'est un sentiment si rare ici à Paris, pour qui n'a pas les moyens d'avoir l'appart qu'il souhaite dans le quartier qu'il préfère, et la vie qui va avec. Vivement ce temps où l'essentiel de notre bonheur sera accessible à notre portefeuille. Mais faut-il encore que nous sachions apprécier notre chance et notre bonheur: n'est-ce pas justement le manque de discernement quant à ces bonheurs simples que la plupart des personnes âgées finissent par s'ennuyer? Il leur faut tristement atteindre le lit de mort pour se rendre compte d'une part qu'ils étaient heureux (puisqu'ils ne veulent pas mourir) et d'autre part, qu'ils n'en ont pas autant profité qu'ils l'auraient pu.
Triste n'est-ce pas ce sort de l'homme, éternel insatisfait qui ne se rend compte des choses que lorsqu'il est trop tard, ou lors de magnifiques moments plus brefs les uns que les autres... Et dire que cette triste théorie part d'un des ces mêmes moments; encore une fois, le malheur a le dessus.
Ainsi donc, je vous encourage à ouvrir l'oeil, à guéter et à saisir chaque moment de bonheur qui se présente à vous. Un peu de philosophie ne fait pas de mal de temps en temps...