> mardi 28 novembre 2006

le week end à Avignon

Ce week end nous sommes allé avec mon copain à Avignon. Cette petite ville ne manque pas de patrimoine. En deux jours, sans chômmer, nous avons tout juste fait le tour. Il faut dire en revanche que le fait que la nuit tombe à 18h ce qui n'encourage pas aux visites après cette heure, mais la visite des bars n'en est pas moins une visite, n'est-ce pas? Il faisait tellement beau et chaud que ça donnait l'impression d'être au mois de juin tout en étant hors saison. Peu de monde dans les rues et monuments, pas de queue ou d'attente pour les visites ou restos, bref, le pied. J'ai enfin vu le palais des papes où ce déroule chaque été le fameux festival d'Avignon réunissant les meilleurs créations d'art vivant. J'ai fais du théâtre pendant cinq ans, et même eus la naïveté de penser à une carrière, ce qui explique mon idolatrie vis à vis de ce lieu. Loin de moi l'idée de l'admirer pour les papes qui y ont résidé. Celà ne m'a pas empêché pour autant d'effectuer une visite fort intéressante de cet imposant édifice. Malheureusement, je n'ai pu profiter de la bouteillerie du palais, faute de temps, où ils proposent 3 dégustations plus une gratuite de vins des côtes du rhône, détaillées, guidées et expliquées pour 5,80�. Des maisons plus jolies les unes que les autres, des rues étroites et emplies de joliesses, des gens plus accueillants les uns que les autres, voilà ce qui nous attendait à Avignon. Deux choses où j'ai été déçue: tout d'abord l'accent ne s'entend que peu parmis les habitants. Deuxuièmement, Avignon se targue d'être en provence, mais il est très difficile de trouver un bistrot provençal digne de ce nom. Seuls les gastros ou semi gastros proposent des plats typiques sympas, mais ça sale immédiatement la note.

Pour l'anecdote nous avons vu le fameux pont d'Avignon, qui est effectivement détruit de plus de la moitié. Plutôt simple mais non dénué de charme, il est dû à un jeune berger illuminé par la parole de dieu qui lui dicta d'aller construire un pont contre les tumultueuses eaux du Rhône. Bénezet (Benoît en patoi) descendit donc des montagnes de son Ardèche natale pour aller motiver les riverains avignonnais pour la construction du pont. Faute de crédibilité, il souleva un bloc de pierre qui fut le premier de l'édifice, aidé par la force de dieux. Il récolta les fonds nécessaires pour garantir la construction du pont et lui donna son nom avant d'y trouver sa sépulture dans la chapelle st Bénezet. Concernant la chanson, elle serait issue des guinguettes qui se tenaient sur l'île que traversait jadis le pont, où l'on dansait SOUS le pont et non SUR. Mais qu'importe, du moment que la chanson est entraînante.

Je conseille à tous d'y faire un tour car en deux jours nous ne nous sommes pas ennuyé une seconde. Nous avons été dans un resto très concept appelé 'Art et gourmet" qui se situe sur la place de la principale, non loin de la place de l'horloge, où la nouriture est bonne, copieuse et raffinée, le service impic' et le décor sympa (gros fauteils en velours, canapés colorés de rouge, jaune ou rose, chaises design en velours immitant des damiers, chaises en fer forger étonnantes, tables peintes et tableaux modernes. Bref, une échappée colorée à la découverte de mets étonnants. Nous avons aussi déjeuné au café cid sur la place de l'horloge, café à première vue très froid et trop moderne, mais où les serveurs sont à la fois beaux, efficaces et très gentils et où la carte est originale et la nourriture d'une qualité étonnante vu le style du lieu (sauf les plats chauds de type lasagnes et pizza qui n'ont pas l'air tip top).

Ville sobre et rayonnante, Avignon est un havre de paix.

> lundi 6 novembre 2006

Al Gore, messie des temps modernes?

Alors que je me rendais au cinéma pour aller voir le film documentaire d'Al Gore "Une vérité qui dérange", je me disais que ce serait intéressant, mais que ça ne serait pas non plus le film le plus divertissant de l'année. Mais une fois sortie de la salle, j'aurais voulu que ça dure encore une heure et demi de plus, parce que c'est de loin le film le plus enthousiasmant et influant que j'ai jamais vu.

Ce n'est pas Al Gore l'ex vice-président des Etats-Unis que l'on voit, ni même Al Gore l'ancien candidat à la présidentielle, mais bien Al Gore, être humain tout simplement, qui nous parle de sa maison qu'est la terre, et qu'il partage avec tous. Loin d'en perdre pour autant sa verbe et ses dons d'orateur, il s'en sert pour nous faire un discours très éloigné des discours alarmistes habituels. C'est avec beaucoup d'humour et dans une approche plus scientifique que philosophique qu'Al Gore nous fait un exposé bien personnel sur le réchauffement de la planète et la crise écologique qui s'en suit. Conférence filmée qu'il a effectuée à travers les Etats-Unis et les capitales du monde entier, c'est démonstration après démonstration qu'il nous fait prendre conscience d'un problème que l'on croit tous savoir mais que nous ne sommes que loin de concevoir, car il nous manque pour ça les exemples concrèts actuels, les graphiques et études scientifiques et enfin, la correllation de celles-ci. Et c'est précisemment ce qu'Al Gore s'efforce de nous donner avec un talent incontestable. Optimiste dans un contexte pourtant peu engageant, il parvient à allumer la mêche d'espoir dont on a besoins, tout en concrétisant la situation. C'est tout l'art de ce documentaire criant de simplicité de d'honnêteté, au point d'en devenir convainquant.

Pour plus de concret, voici les exemples les plus frappants: la fonte de tout un pan de banquise dans l'ouest Antarctique, qui à la base était estimée par la communauté scientifique de plus d'une dizaine d'année, et qui dans les faits a pris près de 35 jours. Des photos accompagnent cette affirmation, ainsi qu'un film pris avant la fonte de cette partie de mer gelée aujourd'hui engloutie. Des théories montrant que la fonte des glaciers et des banquise entraine la hausse du niveau de la mer, donc des innondations, donc des mouvements de population de l'ordre de 110 millions de personnes. Elle entraine aussi le bouleversement des courants marins, véritables régulateurs de notra climat équilibré actuel et du déroulement des saisons.

Au exemple frappant: l'utilisation constante de graphiques tirés d'études scientifiques très sérieuses montrant que des taux de Co2 et les températures depuis la préhistoire, jusqu'à nos jours, montrant une grave transformation depuis les années 70, période du début réel de la crise climatique. Plus il y a de Co2, plus il fait chaud; si les courbes évoluent dans le même sens qu'elle le font depuis 40 ans, les températures seront dramatiques d'ici à 50 ans. Déjà aujourd'hui, les faits sont clairs: Katrina, qui n'était encore qu'un ouragan de catégorie 1 lors de son passage à la pointe de la floride a quintuplé de volume rien qu'en passant au dessus des mers chaudes des caraïbes, apportant le premier ouragan dévastateur jamais vu aux Etat-Unis. Nous nous croyons à l'abris, mais tout se dérègle et bientot nous serons tous touchés par ces bouleversements. Des secheresses arrivent dans des zones jusqu'ici préservées en même temps que la Chine est touchée par ses premières innondations sans précédents, car la chaleur fait s'évaporer l'eau des terres mais aussi des mers.

Mais Al Gore ne se contente pas d'avancer les faits et les preuves de la crise écologique. Il pointe le fait que cette crise est prévisible depuis des années déjà, puisque son profeseur à l'université lui avait exposé la théorie de la catastrophe que nous vivons actuellement. Il y 40 ans déjà, certains avaient déjà anticipé les évènements, tentant de prévenir le plus de monde possible, s'apportant ainsi l'hostilité des industriels, investisseurs, financiers et autres personnalités politique, jusqu'au jour d'aujourd'hui, où certains daignent encore ignorer le problème alors que la communauté scientifique unanime quant à la véridicité de la théorie, qui tend à devenir fait. Bush par exemple ne se contente pas de ne pas ratifier le pacte de kyoto, mais va jusqu'à nier et contredire les analyses les plus fiables, alors même que ses conseillers en environnement poussent dans le sens des écologistes.

Tout ça pour vous dire qu'il faut aller voir ce film, pour vous informer, pour vous cultiver, pour adopter l'esprit essentiel qui pourrait évèntuellement nous faire, sans exagérer, sauver la planète. Car, pour une fois des solutions sont proposées, chose que je trouve très rare. Il est même montré que si des efforts collectifs et divers sont faits, il serait possible de retrouver l'équilibre des années 70! Il consacre la fin de sa conférence ainsi que le générique du film à démontrer celà et à énoncer les choses que nous pouvons faire au quotidien pour réussir à virer le cap: recycler, utiliser les énergies renouvellables, et faire pression sur les fournisseurs d'énergie pour qu'ils les adoptent, véhiculer les idées et créer des débats pour faire avancer les mentalités, utiliser des voitures hybrides, changer son électroménager pour du matériel écologique, convaincre son entourage de changer ses habitudes et les accompagner dans ce changement, contrôler sa consommation électrique, opter pour des chauffages écologiques et les énergies renouvellables etc...

C'est si peu, et pourtant, si tout le monde s'y met, ça peut changer le destin que nous suivons. Me voici donc en train de prêcher la bonne parole, et vous exhortant à aller voir ce fabuleux documentaire, qui vous fera réfléchir, évoluer, changer de comportements au quotidien et relativiser.

Al Gore parle de son professeur d'université avec grand éloge, et affirme que cet homme a changé sa vie. Je pense que les spectateurs de ce films ne pourront que penser la même chose de lui. Son professeur l'a initié, il nous initie, son professeur lui a expliqué le problème, il nous explique le problème, son professeur était un homme de principes et de passion, il est un homme de passion, son professeur l'a inspiré, il nous inspire. Bref, un orateur splendide qui nous fait don d'une vérité trop essentielle pour déranger les gens clairvoyants, et qu'il dit soit même être une chance. Une chance de pouvoir savoir ce qui nous attend et ce que nous pouvons faire pour l'éviter. Ne manquez pas cette chance. Allez voir ce film, cultivez-vous, passez un bon moment, informez vous, et mieux, agissez.

Une petite action reste une action. Pesronnellement, avec mes modestes moyens d'étudiante, je recycle, je parle autour de moi et j'exhorte à aller voir le film, et ça serait déjà pas mal si j'arrivais à en décider un de vous à faire quelque chose. Soit dit en passant, j'aimerais beaucoup que vous me teniez informée si vous agissez à la suite de la lecture de ce billet, les commentaires ne sont ni dures ni longs à poser, et ils permettent de faire avancer les choses.

Enfin, pour finir sur une touche plus humoristique, je dirais qu'il n'est pas nécessaire d'être Bruce Willis et de pratiquer les arts de combat, de manier les armes voir de faire de missions intergalactiques pour sauver le monde et être ainsi un héros. Il suffit d'avoir de l'intelligence, d'organiser ses idées, de financer la communication de ces idées, et d'avoir un pouvoir d'orateur et de leader d'opinion incontestable, et pour finir, une foi infatiguable pour devenir un héros des temps modernes, sans costume ni pouvoir surnaturel. C'est tout de même fou, quand on y pense, qu'au moyen-âge, les gens croyaient dur comme fer qu'en étant un pécheur, on finissait au paradis, le tout basé sur des spéculations peu réalistes, et qu'aujourd'hui que nous nous disons si cultivés et que la connaissance a atteint un paroxisme quasi innimaginable, on en arrive à ne pas croire les plus éminents scientifiques de la planète et les preuves les plus claires, ou à tout simplement les prendre à la légère; l'évolution est un concept très relatif...

Voilà pour mon monologue. J'espère qu'il sera efficace. S'il vous fait sourire, c'est toujours ça, mais c'est tout de même dommage. J'espère que je vous aurais donné envie d'en savoir plus, d'aller faire des recherches, d'aller voir ce film, et mieux encore d'agir. Si c'est la cas, je serais d'autant plus heureuse d'avoir tenu ce discours et d'avoir contribué du haut de ma toute petite personne.

Bon film alors et bonne transformation :)

vortex