Je travail dans des locaux plutôt hors du commun pour une « rédaction » de journal. Il sâ??agit dâ??un ancien local dâ??entrepôt qui a été réhabilité (tant bien que mal) en bureaux. Il est pour le moment assez vide, et permet ainsi aux sons intérieurs de résonner, et aux sons extérieur de prendre toute leur ampleur.

Je suis actuellement en pleine situation semi-irréelle, où les éléments naturels se déchaîne sous les traits dâ??un orage, et où lâ??ambiance semble à mi chemin entre le quotidien et le rêve, comme en apesanteur entre le monde conscient et lâ??inconscient. En effet, il me prend régulièrement de plonger dans des fantasmagories liées aux éléments naturels qui mâ??entourent. Et justement aujourdâ??hui, alors que je suis en pleine noyade dans le morose quotidien, c'est-à-dire au bureau, enracinée devant mon pc à tenter de faire passer les longues minutes désoeuvrées de la semaine, de la journée, de la demi-journée, un orage éclate, assombrissant le quartier, mais illuminant ma triste journée routinière.

Dâ??abord, la lumière semble faire place à lâ??ombre, puis les vrombissements électriques se répandent à travers le frêle plafond mal isolé, mettant une magnifique énergie ténébreuse au cÅ?ur de ce grand espace vide, comme si les ondes du tonnerre faisaient vibrer les atomes de lâ??air, le rendant plus léger. Empli de cette nouvelle énergie, lâ??air me communique sa légèreté, mâ??offrant lâ??instant dâ??un orage, quelques instants de rêverie, dâ??évasion de cette journée morose. Bien entendu, pour profiter à plein de cette ambiance abyssale, où grêle et tonnerre se disputent la première place, jâ??ajoute une morceau de la diva madeleine peyroux, afin dâ??afiner cette sensation dâ??apesanteur et dâ??intemporalité si enivranteâ?¦ Je souhaite que ce moment ne sâ??arrête jamaisâ?¦