C'est amusant de voir comme on est souvent le jouet du destin.

Il y a environ deux ans je dirais, mon copain m'a présenté un jeune homme particulier nommé Eric (qui d'ailleurs me maudirait s'il savait qu'il était cité dans un blog, c'est dévidoirs pour adolescents no life! :) ), greco-britannique et j'en passe et des meilleurs, dont l'intelligence n'a d'égal que son orgueil. Bien que j'appréciait ses convictions anti-sociales, et sa fierté de ne pas faire partie de la horde de non pensants moutonneux, je dois avouer qu'il m'a agaçé par sa perpétuelle envie de casser les autres (et c'est moi qui dis ça!), son désir ardent de toujours avoir le dernier mot, et surtout d'étaller sa science (pas toujours correcte). Et le pire dans tout ça, c'est qu'étant donné qu'il est plus intelligent, il est très difficile pour moi de lui rabaisser son caquet, chose que généralement j'arrive assez naturellement à faire. Autant dire que je ne l'adorais pas, mais par contre, je le respectais, et j'avais secrètement envie qu'il en fasse autant, car c'est ce genre de personnes qui vous dégoûtent tout en vous rendant admiratif, que vous vénérez dans la haine (et la jalousie?), et dont vous attendez les faveurs, comme la cour autour du roi. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme lui que j'imagine le grand Oscar Wilde...

Voilà ce que je ressentais à son égard jusqu'à il y a deux mois environ. Puis, nous avons passé plus de temps ensemble, et j'ai appris à supporter ses invectives, et à comprendre son ironie et ses références. J'ai aussi commencé à sentir un plus grand respect pour moi, qui m'a permis de me sentir plus à l'aise, et donc, de plus parler avec lui.

Puis vint la fête de la musique, il y a deux semaines. Alors que tous mes potes étaient à droite ou à gauche, et que je commençais à désespérer de trouver des compagnons (bien que l'idée de sortir seule ne me déprimais pas du tout), mon copain me dit qu'Eric me propose de l'accompagné, lui et une amie. Pas très enjouée, j'accepte par élimination si on veut, et je le rejoins sur la place d'Italie. Bien entendu, son amie a eut trois quarts d'heure de retard, et je me suis retrouvée à devoir le confronter seule. Et là, tel une chrysalide qui devient papillon, ce fût la transformation : le Eric prédateur et destructeur avait laissé sa place au Eric galant et aimable. On m'avait déjà dit qu'il était adorable avec les filles, mais personnellement, j'en ai témoigné que ya deux semaines. En fait, il est adorable quand la fille est toute seule, en tout cas, quand elle est pas entourée de mecs. Bref, la soirée fut bien sympa. Au point que le jour suivant, quand mon patron m'a pris la tête avec ses blagues ambigües et pas drôles, je n'ai pensé qu'à lui pour me remettre d'aplomb (il faut savoir que mon copain était pas là! Je ne veux pas créer moi même une fausse rumeur sur mon compte). J'ai passé le début de soiré en tête à tête avec lui (et une bière bien entendu o:) ), et j'ai encore plus eus l'occasion de bien m'entendre avec lui, y trouvant une oreille attentive et amicale. Bref, j'étais bleuffée.

Le petit détail qui tue, c'est que demain, il part pour l'Australie... Et c'est là que le machiavellisme du destin entre en scène. Alors que depuis deux ans, à chaque fois que je vois Eric, je suis quasiment sûre de me prendre la tête et de me retrouver comme une conne coite et complexée, ce ne sont que les deux dernières semaines où j'ai l'occasion de le voir qu'il me donne à voir son côté clair. Il doit bien se marrer le petit esprit du destin, encore une fois ...